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vendredi 15 février 2013

Trotting en suspension

Je voulais vous raconter mes dernières sorties en extérieur (oui avec toute cette neige, la carrière est impraticable et seules les routes sont déneigées. Je note au passage que c'est souvent l'hiver que je fais de nouvelles expériences, là où justement la routine est brisée et qu'il faut faire travailler son imagination ... Là n'est pas le sujet, c'était juste une parenthèse ...

Depuis 2-3 sorties, je me suis mis à trotter en suspension. En faite j'avais voulu tenter l'expérience la première fois en balade, alors qu'on montait une côte plutôt longue au trot, et que je ressentais le besoin d'alléger mon cheval. Et là, après quelques tâtonnements, j'ai trouvé ma position et dès lors, le cheval ne trottait plus, il s'est mis à planer !!! cheers .

Faites l'expérience, vous verrez, votre cheval va prendre une foulée digne des stars des hippodromes. Libéré dans son dos, il se donnera d'autant plus généreusement : à vous de le garder dans une allure raisonnable, il ne s'agit pas de faire une course de trot sur la route Loco . Attention aussi à ce qu'il ne se mette pas trop sur les épaules et qu'il ne s'emmêle pas les crayons.

Bref, en quelques sorties, le cheval a pris un allant que je ne lui connaissait pas. Il est vraiment en avant et c'est un plaisir de le sentir étendre son pas en "fonctionnant" de tous ses muscles.

Accessoirement, j'ai trouvé depuis que son piaffer s'en trouvait amélioré d'un point de vue du rebond : il est plus solide sur ses postérieurs et plus vigoureux dans son action.

samedi 14 juillet 2012

Pas compté, diagonalisation et ébauche de piaffe monté

Après avoir travaillé quelques temps l'usage des aides diagonales (jambe gauche - main droite, ou jambe droite - main gauche), le cheval est maintenant capable de tourner en rêne d'appui, d'exécuter des travers autant que des renvers, et s'approche chaque jour un peu plus de la rectitude.

Il commence à faire chaud et mon emploi du temps m'oblige assez souvent à venir sortir le cheval entre 12h et 14h. Du coup, j'adapte mes séances pour démarrer tranquillement par un petit trotting en extérieur comprenant du plat et du relief. De sorte que de retour dans la carrière, le cheval est prêt à travailler avec plus d'allant. Qui plus est, je marque une pause systématiquement en entrant dans la carrière et je le récompense pour l'effort qu'il a fourni au trotting. Ainsi, il est moins tenté de filer au box en arrivant aux abords de l'écurie.

S'il rechigne un peu à conserver son impulsion, je lui demande plusieurs départs au trot dans une longueur, jusqu'à temps qu'il soit bien en avant à la moindre demande des jambes. Si le départ au trot est molasson, l'allure le sera aussi : inutile de s'escrimer à donner des jambes ensuite, il vaut mieux repasser au pas et redemander jusqu'à temps que le trot "gicle".

 Après quelques tours de prise de connaissance avec la carrière, aux trois allures, je peux commencer à lui demander un peu de pas compté. Pour celà, je tente de ralentir le cheval en me redressant, et en utilisant mes aides diagonales pour le canaliser (une seule rêne agissant à la fois, poids du corps du côté de la jambe qui canalise, l'autre rêne étant quasi floche). Le cheval apprend ainsi à rester tendu dans son pas compté, et on le conserve droit jusqu'à ce qu'il diagonalise très nettement ses foulées. Là, on sent comme un balancement latéral à chaque pas compté ... Le dos du cheval devient très nettement porteur et il faut veiller à ne pas lui demander de précipitation : le conserver dans son rythme et observer le bercement.

 Petit à petit, tenter d'augmenter l'oscillation du bercement jusqu'à ce que le cheval ait envie de se mettre dans un simili trot sur place : ce sont les prémices du piaffer. Les rênes sont très légères, et n'agissent que par petites touches pour maintenir le cheval droit lorsqu'il tente d'échapper d'un côté. Sortir de l'exercice en laissant l'impulsion s'évacuer devant en prenant un trot plus ou moins furieux selon l'envie du cheval (qui doit toujours conserver dans l'idée que la sortie de l'exercice, c'est par devant !!!).

Il ne faut surtout pas s'enterrer dans un mouvement rétrograde et le pousser énergiquement si besoin lorsqu'on sent que le cheval se retient trop.

 Encore une fois réalisés sur des rênes quasi "floches", ces instants sont magiques !!!

 Il ne faut pas trop abuser des demandes de piaffer : cet exercice est très physique pour les chevaux et demande la mise en place d'une musculature propre au rassembler poussé qu'il exige.

Comme toujours, "demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup" (Etienne BEUDANT).

lundi 2 juillet 2012

Contact fuyant sur la rêne droite et rectitude

Varennes a toujours eu un problème avec son côté droit : quand il était plus jeune, il avait souvent des frayeurs inexpliquées qui venaient de sa droite, était-ce dû à un petit accident qu'il avait eu étant poulain et qui lui a laissé une cicatrice sur la paupière droite ? Possible ... Quoi qu'il en soit, le côté droit lui pose toujours plus de problème : il s'incurve mal, s'étend mal, s'engage mal, a tendance à se raidir et à passer au dessus de la main lorsqu'on tourne à droite. De même, alors que le contact sur les rênes au monté, devrait être égal des deux côtés, le cheval (comme beaucoup de chevaux d'ailleurs) semble toujours "raccroché" à ma main gauche et fuyant la main droite. Evidemment, tout ceci ne fait que mettre en évidence le problème de fond auquel tout cavalier est confronté, et que représente l'inflexion naturelle du cheval.

Le but de ce billet n'est pas de recenser tous les symptômes de l'inflexion naturelle du cheval et d'énumérer leur résolution, mais plus simplement, de faire un petit retour sur expérience de quelques exercices que j'ai pu  mettre en place à mon humble niveau pour travailler le redressement du cheval.

Varennes, après un peu plus d'un an de collaboration, est maintenant rôdé aux exercices de 2 pistes en épaule en dedans, cession à la jambe, mais un peu moins aux travers et renvers, ces formes d'appuyer demandant plus d'effort au chevaux, on les abordes dans un second temps. Certes, je les demandais de temps en temps, mais sans vraiment en retirer de bénéfice, autre que le maigre intérêt de la satisfaction d'avoir pu les réaliser (mal sans doute) . Cette petite digression n'est pas si inutile, et on comprendra pourquoi dans ce qui suit je pense.

Ainsi, ce problème de refus de la rêne droite m'apparaissant comme un obstacle perpétuel à notre bonne progression (dans tous les sens du terme), je décidais récemment de tenter d'y remédier, un peu en tâtonnant j'avoue. Je commençais donc bêtement par lui imposer un contact plus franc sur la rêne droite, à main gauche, tout en lui laissant carte blanche de la main gauche, fort de l'expérience que j'avais déjà eu avec Gypsie à ce sujet (cf Cession de la mâchoire et géométrie). Aussitôt, le cheval s'en trouva gêné et, comme à son habitude, fuyant le contact, orienta sa nuque vers la droite et rejeta son poids sur l'épaule gauche. Evidemment, pour le garder sur la piste, j'appliquais ma jambe intérieure, et le mouvement se rapprochait alors du renvers (épaules légèrement à l'intérieur, pli à l'extérieur et hanches à la piste.

En procédant par petites touches de la main gauche (de petites vibrations) et tout en conservant un contact constant sur la rêne droite, je constatais petit à petit que le contact s'améliorait à droite, et allant même jusqu'à ce que le cheval se redresse, puis inverse même le pli de nuque vers l'intérieur. Je pouvais alors sentir le cheval s'en remettre plus franchement à ma main droite, tout en pouvant conserver une rectitude correcte. Comme par miracle, je trouvais également un meilleur engagement des postérieurs, une meilleure aisance dans le mouvement en avant, et une impulsion plus franche.

Les 2/3 sorties qui ont suivi cette séance furent des balades essentiellement au pas, mais où je m'attachais à obtenir le fameux contact constant sur les deux rênes en toutes circonstances, et en terrain varié. Là encore, j'étais surpris de la mobilité que développait le cheval, et du coeur qu'il mettait à l'ouvrage. Je mettais cela sur le compte de la meilleure rectitude qui engendrait un fonctionnement des plus harmonieux dans le dos et une poussée des postérieurs sans doute mieux répartie (j'ai toujours supposé que le cheval avait plus de difficulté à s'incurver à droite, et à se propulser du postérieur gauche).

Petit à petit, en surveillant ce fameux contact égal, j'ai trouvé que le cheval se musclait plus harmonieusement et que les différents problèmes évoqués à main droite se résorbaient.

Ce type de travail m'a rappelé les fameuses aides diagonales évoquées dans les bouquins du Marechal Lhotte, et je décidais de pousser un peu plus loin leur usage en mettant au point un exercice les mettant en oeuvre. Il s'agissait de demander au cheval d'amorcer un tournant sur des aides diagonales. Ainsi, pour tourner à gauche, j'avançais ma hanche gauche, appliquais ma jambe gauche légèrement en retrait de la sangle, puis déplaçais mon couloir de rênes vers la gauche en utilisant essentiellement la rêne droite en direction du postérieur gauche. Cette combinaison d'aides a tendance à altérer le mouvement en avant, mais aussitôt que le cheval amorçait son tournant, je revenais à une rêne d'ouverture gauche, et demandais plus d'activité en appliquant ma jambe droite légèrement en arrière de la sangle également. Cet exercice fût très bénéfique tant du point de vue du rassembler, que du développement des allures, et c'est pourquoi je décidais de l'inscrire à toutes mes séances de travail en carrière.

Aujourd'hui, Varennes est de plus en plus familier avec les aides diagonales et je peux de plus en plus facilement le diriger d'une seule main, en utilisant une sorte de rêne d'appui. En balade, je m'amuse à déplacer ses épaules pour le mener plus précisément sur une trajectoire donnée du chemin, et c'est très efficace.

Un nouveau code s'est mis en place et la décontraction dont il témoigne de plus en plus régulièrement me montre que nous sommes sur la bonne voie. J'utilise de moins en moins la rêne intérieure et de plus en plus les aides diagonales extérieures.

mercredi 18 avril 2012

Recette de bonbons pour chevaux maison

Ces derniers temps, en travaillant à pied, j'ai ressenti le besoin d'utiliser des friandises pour récompenser les bonnes réponses de Varennes. J'ai donc dans un premier temps acheté des friandises pour chevaux dans une chaîne de magasins de sport, et j'ai pu trouver 3 Kg de bonbons à la pomme pour 9,95€ .

Ca n'est pas horriblement cher, mais la taille de ces bonbons était bien trop important compte tenu de la fréquence de mes récompenses : je voyais fondre le sachet de 3kg à vue d'oeil.

Je me suis donc intéressé à la confection de quelques bonbons pour chevaux, auxquels je pourrais donner la forme souhaitée et à moindre coût. En parcourant le net, je suis tombé sur une recette très simple :


  • 200 G de farine de blé
  • 150 G de flocons d'avoine
  • 6 cuillerées à soupe de miel
  • 1 verre d'eau environ
On incorpore les ingrédients dans l'ordre cité, on malaxe la pâte afin de faire une boule de pâte qui se tienne, sans qu'elle soit trop humide non plus.

On peut alors préchauffer le four à 180° (thermostat 6), et commencer à rouler des petites billes de pâte qu'on jette sur du papier sulfurisé posé sur une plaque de four. On peut faire environ une centaine de billes d'un diamètre de 1 à 1,5cm.Pour aller plus vite, on peut également faire des boudins de 1,3cm de diamètre, puis les découper au couteau.

Une fois les billes façonnées, on enfourne pour 20 minutes.

Il faut compter ensuite 2-3 jours avant de pouvoir distribuer les bonbons afin de s'assurer qu'ils soient bien secs.

Voici le coût de la recette (hors électricité du four !!!) :
  • 1Kg farine : 0,52€
  • 2*500G de flocons d'avoine : 2 * 1,20 €
  • 1Kg de miel : 3,78€
Avec ces ingrédients, on peut faire 5 fournées et donc environ 500 bonbons pour un coût de 6,70€.
Sachant qu'il restera du miel pour encore 3 fournées, et des flocons d'avoine pour1 fournée, on peut estimer le prix moyen des 100 bonbons à environ 1€.

200 bonbons (2 fournées) pèsent 940g .

Ma variante : à la place du miel, on peut avantageusement préparer un jus de pomme caramélisé :

  • du sucre en poudre (0,92€ le Kg)
  • du jus de pomme (0,55€ le L)
On fait un caramel "à sec" (sans eau) car ainsi on en maîtrise mieux la cuisson.
Le jus de pomme sert à "décuire" le caramel et à faire un caramel liquide.

Attention : ne jamais intégrer un liquide froid dans du caramel, pour éviter les projections de caramel brûlant à cause du choc thermique (la température de cuisson du sucre est supérieure à celle d'ébullition de l'eau, donc le liquide bout quasi-instantanément au contact du caramel).

Les étapes clés :
- on place du sucre dans une casserole (saupoudrer le fond de la casserole )
- on le fait chauffer à feu moyen (8/12)
- attendre que ça commence à fondre avant d'ajouter du sucre : la quantité est variable selon l'aspect du caramel quand il fond. On peut en ajouter tant qu'on sent qu'on est à même d'obtenir un caramel fondu sans "croutes" cristallisées.
- en parallèle, on fait chauffer une partie du jus de pomme (1 ou 2 verres, selon l'aspect liquide qu'on souhaite donner au caramel)
- le sucre fond, puis se colore. Ne pas trop colorer le caramel (plus il est brun , plus il est amer)
- sortir du feu, puis ajouter du jus de pomme chaud en fouettant, petit à petit jusqu'à obtenir la consistance visqueuse souhaitée.
- lorsque le jus de pomme a été incorporé, fouetter en remettant à chauffer 1 minute
- laisser ensuite refroidir gentiment sans le transvaser : le choc thermique avec un récipient froid pourrait le faire cristalliser.
C'est prêt !

Ce caramel liquide remplace le miel dans la recette des bonbons, et l'eau est remplacée par du jus de pomme.

Astuce : s'il reste des cristaux de sucre caramélisés au fond de la casserole, mettre de l'eau chaude au fond d'un évier et y plonger la casserole au bain marie en ajoutant un peu du reste de jus de pomme chaud à l'intérieur (pas trop) : d'une part ça nettoiera la casserole, et on pourra obtenir un tout petit peu plus de jus de pomme caramélisé (sans doute un peu moins concentré que le premier, mais c'est pas mauvais) ...

vendredi 30 mars 2012

Longues rênes et extérieur

Suite aux nombreuses déconvenues que j'avais connu avec Varennes puis Garance en carrière, je n'avais jamais retenté le travail en carrière aux longues rênes. Cet hiver, avec le froid et le gel, l'étroitesse du tond de longe m'a très vite barbé et j'ai osé me lancer dans l'aventure aux longues rênes en extérieur. Je dis bien osé car ça n'est pas à la portée de tout le monde et même avec un cheval et un meneur rôdés, on peut toujours avoir de mauvaises surprises.

Pour limiter les risques, j'ai commencé par abandonner l'usage du surfaix. En effet, celui cî m'est apparu comme dangereux à de nombreux points de vue lorsque le cheval panique. En effet, quelque soit le montage des rênes utilisé, son usage présente des inconvénients :
  • montage en rênes partant de l'embouchure et passant dans le surfaix : l'effet direct des rênes "coinçant" le cheval qui panique augmente la frayeur du cheval et n'a aucun effet intéressant pour contrer la fuite. Bien souvent, le cheval commence par faire face à son dresseur en cas de problème. L'effet des rênes dans les passants est alors inopérant car la meilleur solution pour reprendre le contrôle du cheval serait de le ramener à nous pour pouvoir contrôler sa tête (rêne d'ouverture sur le cercle), hors, les rênes directes n'ont pas cet effet ... et si les problèmes persistent, il peut carrément se saucissonner dans les rênes.
  • montage en rêne intérieur partant du surfaix et coulissant dans l'embouchure : c'est bien pour incurver le cheval en cas de défense sur la rêne intérieur, mais que se passe-t-il si le cheval tourne de l'autre côté ??? De même, si le cheval se met face à nous et recule frénétiquement, nous n'avons plus aucun effet sur la tête et le cheval nous treuil très facilement grâce au surfaix.
  • montage avec 2 rênes partant du surfaix et coulissant dans l'embouchure : cet effet coulissant sur la rêne extérieure est des plus néfaste car il encapuchonne le cheval, ce qui va à l'encontre de son bon fonctionnement et de l'équilibre recherché.
Ainsi, j'en suis venu à la conclusion que la seule façon de pouvoir garantir un contrôle de la situation en cas de panique était d'utiliser les longues rênes librement, sans surfaix, uniquement tendues en ligne droite par le cheval en exercice et par l'ajustement permanent du meneur. Certes, ceci comporte d'autres risques, comme la prise de longe avec des rênes qui traîneraient au sol, ou le fait que le cheval marche sur l'une d'elle, s'infligeant ainsi un coup  par l'intermédiaire de l'embouchure.

Pour prévenir d'éventuels accoups par l'embouchure, je me limite dans l'utilisation des longues rênes avec pour seule embouchure le bitless de ma fabrication. Contre les prises de longe en revanche, je compte sur l'extrême vigilance du meneur pour les éviter, mais sur les 2 précédents mois, cela n'est arrivé que 2 fois, et à chaque fois, le cheval s'est arrêté gentiment sur mon ordre, attendant calmement que je lui prenne le pied.

Le gros avantage de cette technique est qu'il est toujours possible de gérer les débordements d'un cheval trop frais en le prenant systématiquement sur la rêne intérieure à son mouvement, tout en veillant à laisser filer abondamment la rêne extérieure en cas de défense. On se retrouve alors dans le cas de figure du cheval en longe, et il est généralement facile de l'amener à réduire sa vitesse en réduisant la taille du cercle, puis éventuellement en l'amenant dans le pare-botte, si ceci ne présente pas trop de danger (vitesse raisonnable du cheval et impossibilité de le sauter par exemple).

J'ajoute qu'il est possible de limiter les inconvénients du surfaix en utilisant plutôt le passage des longues rênes dans les étriers battants d'une selle, si l'on juge que le risque de prise de longe est trop grand. On bénéficierait alors tout de même d'un effet suffisant de rêne d'ouverture si le cheval venait à paniquer et à tirer.

Quoi qu'il en soit, avant de penser aux longues rênes en extérieur ou en carrière, il est primordial que le cheval ait appris à tourner en longe en carrière et ait acquis le conditionnement  nécessaire à la manipulation en longe. Le pire à craindre aux longues rênes étant le cheval qui fait volte face et change de main en vous regardant, car alors il se retrouverait saucissonné, et vous sans contrôle possible sur lui. C'est pourquoi il est bien évident que le placement du longeur est capital, il va sans dire que sa position doit toujours être située en retrait par rapport à la trajectoire du cheval, pour s'assurer de ne jamais lui barrer la route.

Débuts de diagonalisation aux longues rênes

En ce début d'année 2012, il a fait très froid. La carrière étant enneigée et impraticable (gelée), pendant plusieurs semaines, les chevaux ont été sortis dans le rond de longe couvert. Certes, l'étroitesse des lieux ne se prêtait pas à un travail monté, mais qu'à cela ne tienne, il était surtout question de dégourdir les jambes de nos chers compagnons. Varennes avait pris l'habitude de se défouler dans le rond de longe, puis de travailler en liberté, répondant parfaitement à mes ordres aux trois allures. Je décidais donc de faire contre mauvaise fortune bon coeur et de mettre à profit ce temps de relâche pour non pas travailler la condition physique du cheval, mais au moins entretenir ses connaissances en dressage. Je me tournais donc à nouveau vers les longues rênes.

Je dois également ajouter qui plus est, que le cheval avait la peau du garrot fragilisée, suite à une plaie qui s'était infectée, à cause du frottement de ma selle ... Le cheval étant tondu et par conséquent couvert par 2 épaisses couvertures, cela n'aidait pas vraiment à la cicatrisation et la plaie empêchait de toutes manières un quelconque travail monté.

J'ai donc entrepris de remettre Varennes aux longues rênes. Celui ci s'y était toujours bien accommodé dans le rond de longe, mais posait essentiellement problème au moment des changements de mains, lors-que je disparaissais derrière sa croupe et que le contact s'interrompait avec la rêne intérieure au profit de la demande de changement d'incurvation. Le cheval avait tendance à se précipiter en fuyant. J'ai pu venir à bout de ce problème en quelques séances au pas, en travaillant les 8 de chiffre le plus calmement du monde.

Le cheval se faisant de mieux en mieux au fait d'être commandé depuis l'arrière, j'ai pu commencer à pousser un peu plus le travail "rapproché" (toujours en me tenant à bonne distance d'un éventuel coup de pied, ce qui pouvait arriver lorsque je manquais de tact avec le stick pour lui demander plus d'impulsion). J'ai ainsi pu commencer à lui apprendre l'épaule en dedans, et très vite, je me suis aperçu du bien-fondé de cet exercice miracle ... Le cheval qui d'ordinaire se tenait toujours très sur les épaules, commençait à se relever d'avantage à chaque séance et tout en maintenant un bon pas, progressait vers plus de rassembler.

J'ai ensuite incorporé au travail des demandes de reculer que le cheval commence à bien connaître au monté, ce qui lui a permis de comprendre l'ordre très vite. Je prenais garde dans cet exercice que le cheval ne s'appuie pas constamment sur la main, et pour cela, mes demandes consistaient en plusieurs petites tractions molles et relâchées sèchement pour que le cheval se tienne dans son reculer. Grâce au reculer, j'ai obtenu plus de report de poids vers l'arrière et un remarquable abaissement des hanches. Je veillais en revanche à ce que le cheval reparte franchement au pas ou au trot après quelques pas de reculer.

L'étape suivante a été de commencer la diagonalisation. Pour cela, je mettais le cheval en légère épaule en avant, et tout en le ralentissant davantage jusqu'à ce que le poser de ses membres se fasse par diagonaux. Une fois cette attitude obtenue, je lui demandais un peu plus d'impulsion de la voix en mimant le bruit de baisers, puis en le pressant un peu du stick si besoin, jusqu'à ce qu'il se mette à sautiller un peu. Dès lors, j'interrompais ma demande et le félicitais chaleureusement, lui proposant même un peu de pain pour le marquer un peu plus. Lorsqu'il a eu bien compris ce nouvel ordre, je le félicitai dès lors qu'il avançait au trot sur indication de la main, juste après la diagonalisation. Au début, je me contentais qu'il se porte en avançant au trot rassemblé, puis à mesure des jours, je demandais toujours plus de rassemblé et des foulées de plus en plus raccourcies. Si le cheval repassait au pas sans mon indication, la badine le rappelait gentiment à l'ordre. il fallait faire très attention aux coups de pieds car il est arrivé plusieurs fois que les sabots me frôlent.

En ce qui concerne le toucher de la gaule, j'avais constaté qu'en le titillant juste en dessous des jarrets, le cheval engageait très fort ses postérieurs, ce qui évidemment améliorait son équilibre. En relisant un livre de Michel Henriquet sur le travail à pied, je notais également que le toucher devait avoir lieu juste avant le poser du membre.

Assez vite, le cheval se mis à vousser son dos puissamment dès qu'il entendait les bruits de baisers, et à diagonaliser. Il fallait évidemment toujours s'attacher à diminuer la longueur des foulées, pour rechercher une diagonalisation de plus en plus proche du piaffer.

Un des problèmes que j'ai très vite rencontré était que ses battues n'étaient pas régulières. J'entends par là que le rebond des deux diagonaux n'était pas aussi bon ... Le diagonal droit (postérieur gauche) semblait beaucoup plus faible, presque sans rebond certains jours. Pour autant, lorsque je faisais monter la pression, le cheval se comportait mieux. Je suppose que c'était dû au problème de latéralisation du cheval, il s'engage mieux à gauche mais pousse mieux de la droite. Pour remédier à cela, j'ai décidé d'utiliser un exercice de transitions piaffer - trot - piaffer - trot. Une fois que Varennes a eu bien compris ce que j'attendais, je me suis attaché à lui demander les transitions vers le trot de manière à ce qu'il se pousse sur le diagonal droit lors de la battue de départ du trot. Cet exercice a permis d'améliorer la poussée du diagonal droit et par conséquent son rebond dans le piaffer.

Il faut également préciser que toutes mes demandes de diagonalisation en place ont été effectué sur la piste, pour profiter de son rôle canalisateur. Au niveau de la main, afin d'éviter que le cheval ne s'appuie ou ne force la main lorsque je mettais du gaz, mes actions étaient simultanées à gauche et à droite, par petites tractions molles et relâchements très secs. En gros, j'ai établi sensiblement le même code que pour le reculer, mais avec plus de finesse. Assez vite, j'ai pu constater que mes demandes étaient tout aussi bien comprises lorsque je tenais les 2 rênes dans la même main. Ainsi, j'ai pu tenir les rênes et le flot dans la main externe et le fouet dans la main interne.

Pour donner un repère, ce travail a duré un peu moins de 2 mois, et à l'issue duquel, le piaffer commence à se dessiner à raison de 3 séances par semaine.

mardi 19 juillet 2011

Travail à pied et flexions de mâchoire

Ce dimanche, je devais monter Varennes, mais à l'heure prévue, voilà qu'il tombait des cordes ...
Qu'à cela ne tienne, nous irions dans le rond de longe (couvert) pour goûter aux joies du travail à pied.
C'est un peu à contre coeur que je me rabattais sur cette solution mais j'avoue que je n'ai pas été déçu de cette séance.

Varennes n'a jamais connu le travail à pied, hormis si l'on veut parler de longues rênes à la rigueur, mais je parle ici du travail qui se situe à l'épaule du cheval, avec un filet et une badine.

J'ai donc démarré par de simples demandes de flexions de mâchoires comme j'ai l'habitude de lui en demander depuis quelques semaines de manière systématique avant de le monter (et avant de le ressangler). Le cheval connaît maintenant très bien ces demandes et il s'exécuta de bonne grâce.

Vient ensuite la mise au pas : je touchais préalablement le cheval sur tout le corps à l'aide de ma cravache de dressage pour m'assurer qu'il ne prendrai pas ombrage d'une simple demande de se porter en avant. Le cheval ne manifesta aucune appréhension et je demandai donc le pas avec un appel de langue joint à une petite touche de la cravache sur le flanc. La réponse fût un peu désordonnée au début, et comme je souhaitais conserver le placer qu'il avait adopté suite aux flexions de mâchoires, cela ne l'aida pas forcément à enclencher la marche de manière détendue.

Peut-être aurai-je dû être moins exigeant et me contenter de lui faire prendre le pas sur des rênes mi-longues et une encolure plutôt longue ? Toujours est-il que borné dans mon travail, j'entrepris de vouloir corriger sa direction au moyen d'une épaule en dedans un peu prononcée pour le garder sur la piste ( pas forcément la meilleure idée après réflexion ). Le rond de longe ne faisant qu'un carré d'environ 12m de côté, le fait qu'il veuille rester en piste intérieure rapetissait encore considérablement notre espace de travail et je voulais au contraire pouvoir l'exploiter au mieux. Je lui demandais donc cette épaule en dedans grâce à une main intérieure assez élevée, jouant sur la commissure des lèvres (ce qui me permettait de conserver la bouche détendue) et attirant son bout de devant un peu à l'intérieur, puis en appliquant une action de cette main en direction du garrot. Assez vite Varennes pu rester sur la piste et je diminuais l'angle du travail de 2 pistes.

Cependant, je n'arrivais encore pas à obtenir un cheval un minimum droit et le fait que je le tenais un peu trop sur la rêne intérieure n'arrangeait pas les choses. J'essayais bien d'affermir le contact avec la rêne extérieure passée en avant du garrot, mais je ne réussissais qu'à obtenir une flexion de la nuque dirigée vers l'extérieur, sans que l'axe du cheval en soit modifié véritablement.

Petit à petit, je me rendis compte qu'en utilisant ma rêne extérieure avec une action placée en arrière du garrot (ce qui impliquais que je me positionne un peu plus en arrière de l'épaule), j'attirais les hanches vers moi et le cheval prenait une direction orientée vers l'extérieur. Je me rappelais alors des différents effets de rênes décrits dans les manuels d'équitation et compris toute l'importance de la direction d'action des mains. Dirigées en avant du garrot, on peut contrôler l'avant-main, tandis qu'en arrière du garrot, on contrôle l'arrière main.
Dès lors, le cheval se décontracta et notre entente s'améliora très vite. Je me risquai même à lui demander le trot, mais ce ne fût pas franchement brillant : trop de mains sans doute, le cheval était assez hésitant dans sa foulée et franchement irrégulier.

Je demanda également des doublers sur les lignes du milieu et des changements de mains, durant lesquels je me retrouvais donc à l'extérieur du cheval et où il fallait alors le diriger dans le pli interne grâce à une action de main intérieure en arrière du garrot. On termina la séance dans une très bonne décontraction à l'exécution de tout ce travail au pas, sans chercher à retenter le trot ... Ce sera pour une prochaine fois.

Sortant du rond de longe, la pluie avait cessé de tomber et je ne résista pas à l'envie de seller Varennes pour vérifier en selle du bien-fait de ce travail à pied. Après un rapide tour de carrière au pas avec une bonne décontraction générale, je demanda le trot, mais le cheval se fit prier un peu et je dû le rappeler à l'ordre en gardant mes jambes pressées, tout en le réveillant de la cravache. Dès lors, le cheval devint comme par enchantement aussi léger que réactif et m'offrit son plus beau trot et à chaque main, comme si nous avions travaillé à cette allure depuis un bon moment. Je vérifiais ensuite le galop et je fus surpris de sa qualité.

J'étais conquis par les bien-faits du travail à pied et de la flexion de mâchoire, et me promettais de m'y astreindre plus souvent.

mercredi 15 juin 2011

Ouvrir l'assiette et laisser passer l'énergie

L'avant dernière séance avec Varennes avait été une catastrophe. Je n'ai pas compris ce qui lui arrivait, il n'avait plus d'énergie, se traînait mollement. Non pas qu'il s'acculait, mais il me fallait sans cesse le rappeler à l'ordre de la cravache pour qu'il respecte mes jambes. Quelques foulées précipitées plus tard, le revoilà qui s'installait à nouveau dans une attitude molle. Je ne comprenais pas ... Avait-il une gêne physique ? Avait-il trop bossé la veille (je n'ai pas pu savoir qui l'avait sorti, ni ce qu'il avait fait la veille) ? Je décidais donc de limiter mes exigences et d'écourter la séance, mais j'étais complètement découragé. Etait-ce moi qui lui en demandais trop ? L'avais-je dégoûté du travail en carrière ? Blasé aux jambes ?

Toutes ces questions tournaient dans ma tête et je n'arrivais pas à me faire une idée. J'avais la sensation de ne pas avoir réussi à intéresser le cheval à son travail, pire, d'être considéré par lui comme un empoisonneur, disons le : un emmerdeur !!!

Je devais le remonter le sur-lendemain. J'avais hâte de le retrouver et de m'assurer qu'il avait retrouvé la forme tout simplement. Que tout cela n'était qu'un mauvais passage à vide et qu'on repartirait sur de bonnes bases. Je décidais donc de mettre toutes les chances de mon côté et de remettre en question ma façon de le travailler en profondeur.

Ayant depuis longtemps l'intime conviction que seule l'équitation de légèreté était bonne aux chevaux, je décidais de faire une recherche de ce côté ci . Comme je voulais que cette recherche aboutisse rapidement, plutôt que de relire en un soir l'intégrale de Nuno Oliveira, je décidais de prendre modèle sur des images mentales inspirées par des vidéos de cavaliers dont je tiendrai en estime le travail. Et me voila en quête de vidéos sur Youtube !!!

Voici une vidéo qui me plu beaucoup :


Je compris qu'il fallait une fois de plus se reposer sur le sacro-saint "Mains sans jambes et jambes sans mains".

Mais ce qui me permis de mettre en pratique au mieux cette technique, fût une fois de plus, une image mentale tirée du "l'équitation centrée" de Sally Swift. En effet, au chapitre sur le trot, elle expliquais qu'il fallait avoir envie de faire descendre son genou vers le bas comme pour le faire toucher un index imaginaire qui se trouverai juste en dessous. En tentant de reproduire cette image, je compris qu'il ne fallait rien de moins pour obtenir une assiette plus profonde, plus décontractée, avec néanmoins la tonicité des adducteurs nécessaire à la tenue à cheval. Tout ceci en laissant formidablement bien passer l'énergie du cheval des postérieurs jusqu'à la bouche et inversement.

En lisant également Jean-Claude Racinet ("L'équitation de légèreté"), au sujet de la position du cavalier, il insistait sur la nécessité d'avoir la cuisse tournée sur son plat d'une part et d'avoir des aides "séparées" d'autre part. En essayant de pivoter mon fémur de manière à avoir le plat au contact de la selle, je compris également que cette position permettait d'avoir des bas de jambe légèrement décollés des flancs. Aucune action parasite ne serait donc ressentie par le cheval, et au contraire, l'application des jambes en serait d'autant mieux perçue par celui ci.

Après avoir visionné une de mes séances filmées (c'est toujours l'occasion de grandes remises en questions), je me suis également aperçu que mon bassin avait souvent tendance à trop accompagner les mouvements du cheval. Ainsi, mon assiette n'était pas neutre et avait tendance à vouloir pousser le cheval en permanence. Ce n'était pas l'image que je me faisais de mon équitation et pour avoir regardé très souvent d'excellents cavaliers d'obstacle, je n'avait jamais observé chez eux cette tendance. Au cours d'une balade, je m'efforçai donc de soutenir un peu plus mon rein et d'immobiliser mon bassin dans une position neutre. Certes je me sentais plus lourd en selle et chaque foulée de trot devait paraître un peu autoritaire au cheval. Cependant, force est de constater que l'attitude du cheval était au demeurant excellente, et qu'il se déplaçait dans une cadence stabilisée. J'aurais aimé être filmé à ces instants pour avoir confirmation de mon ressenti ... Ce sera l'occasion d'une prochaine séance.

lundi 6 juin 2011

De l'importance du "lâcher prise"

Ce titre assez mystique cache en faite plusieurs notions :
  • l'alternance des équilibres à demander dans le travail du cheval,
  • l'importance de la récompense entre chaque phases de travail
  • la nécessité de décontracter les ressorts du cheval avant de pouvoir les contracter, et bis repetitae, ad libitum ...
Il m'arrive régulièrement de m'enfermer dans mon travail avec le cheval : je ne vois plus ce qui se passe autour de moi, d'ailleurs mon regard est figé sur les oreilles de mon cheval, et je passe de (trop) longues séquences sur des exercices avec la tendance à un peu trop focaliser sur un point donné.

Cette attitude de travail n'est pas bonne. Je l'ai compris depuis longtemps, et pourtant, il me faut régulièrement m'astreindre à "lâcher prise". Le cheval peut travailler de longues séances, mais à condition de savoir conserver son attention par des exercices variés. Il ne sert à rien de vouloir rabâcher un exercice trop longtemps : il ne s'améliorerait pas, bien au contraire, on risque même de détériorer son exécution. Il faut sans cesse tenir compte des possibilités offertes par le niveau de dressage du cheval, et adapter nos demandes en fonction de cela. Bien sûr, il est nécessaire parfois d'avoir des exigences un tout petit peu plus grandes que celles auquel le cheval est habitué à répondre, mais alors, il faut savoir reconnaître le moindre signe de progrès ou de bonne volonté et tout en encourageant le cheval, savoir arrêter l'exercice avant qu'il ne se blase. Il est important à ce point de faire comprendre au cheval qu'on le remercie de sa bonne coopération et qu'il a le droit de retrouver un peu de calme en lui proposant une attitude plus décontractée (la descente d'encolure est toute indiquée pour cela).

De même, s'il arrive parfois qu'on travaille dans une attitude assez "contrainte" par des mains qui demandent au cheval un équilibre un peu plus sur les hanches qu'à son habitude, on s'apercevra assez rapidement qu'au final, le cheval fini souvent par s'encapuchonner. C'est alors le signe qu'on a été trop exigeant et qu'un retour dans un équilibre plus horizontal et plus décontracté s'impose. Là encore, l'extension d'encolure est la solution pour permettre au cheval de retrouver une locomotion plus naturelle, sans intervention de la main, tout en étirant sa musculature qu'il a trop fortement contracté lors du dernier exercice.

Un autre signe révélateur de mains trop pressantes est l'apparition de grincements de dents, de claquements, de jeux de mâchoires en travers. Il est alors urgent de rendre les rênes  pour un temps de travail moins contraignant, au risque de voir s'installer ces mauvaises habitudes plus durablement.

On peut également constater quand on travaille longtemps un cheval dans une attitude rassemblée, qu'il a tendance à diminuer l'amplitude de ses foulées. C'est là le signe qu'il faut déplier le cheval et vérifier sa réponse aux jambes en lui proposant d'augmenter son amplitude, en faisant des transitions montantes au sein de l'allure (allonger le pas, le trot ou le galop, selon).

Ainsi, outre les notions d'entretien de l'attention du cheval, de renforcement dans le conditionnement , on voit également qu'il est important dans la gymnastique de l'athlète d'intégrer une diversité d'équilibres, d'attitudes, qui permettront d'atteindre de meilleurs résultats dans le respect de son appareil locomoteur. On peut d'ailleurs très bien proposer un travail de 2 pistes dans diverses attitudes : le Dr Pierre Pradier en est d'ailleurs le fervent défenseur aujourd'hui lorsqu'il prône ce travail en extension d'encolure. Il affirme même que c'est dans cette attitude que le cheval pourra intégrer dans son inné locomoteur, le travail de 2 pistes.

J'ai pour ma part constaté aujourd'hui les bien-faits de l'épaule en dedans en descente d'encolure. Varennes a toujours eu plus de mal à engager son postérieur droit que le gauche, et de faite, avait beaucoup de difficultés à offrir une épaule en dedans à droite qu'à gauche. En lui demandant cet exercice en descente d'encolure, il a pu construire son déplacement latéral tout en conservant un bon engagement du postérieur droit et une bonne cadence (pas puis trot). Le fait de toujours me laisser porter par le cheval m'a également permis de mieux utiliser mes jambes et mon assiette.

samedi 28 mai 2011

Se laisser porter par le cheval

J'ai mis à profit ma dernière semaine de vacances à lire un livre de Sally Swift mondialement connu : "L'équitation centrée". Le bouquin fourmille d'images mentales qui permettent, en se les remémorant, par l'interprétation qu'en fait notre cerveau de trouver instinctivement le bon geste à reproduire à cheval. Il en est une qui m'a particulièrement marqué et qui m'a permis de passer un nouveau cap dans mon travail avec Varennes. C'est la position de relâchement total, d'abandon, qu'on peut voir en regardant la célèbre statue de Cyrrus Dallin "Appeal to the great spirit" :


Sally Swift insiste beaucoup sur le relâchement des muscles dans la pratique de l'équitation et pour avoir une position efficace et belle, elle recommande de se représenter l'image mentale de cette statue.

Cette expérience m'a rappelé les sensations que j'avais déjà pu ressentir avec une autre jument, plus avancée dans son dressage que Varennes. Je ne me contractais plus pour suivre ou anticiper les mouvements du dos du cheval, mais je restais passivement assis de tout mon poids dans la selle, en équilibre sur 3 points : les 2 ischions et la zone du périnée. J'ai alors constaté que mes jambes restaient beaucoup plus indépendantes et plus légères que d'habitude et qu'en conséquence, leurs actions étaient beaucoup mieux respectées par le cheval. Mon défaut principal qui consiste à baisser la tête avait tendance à s'estomper et mon assiette se faisait plus profonde. De même que mes jambes, mes mains avaient des actions bien plus délicates et le cheval prenait moins appui sur elles qu'à son habitude. Dans ses conditions, j'ai pu aborder les premiers changements de pieds isolés au galop avec succès, toujours en conservant le code déjà en place de demander le galop avec l'assiette extérieure. De même, les figures de 2 pistes étaient bien meilleures et surtout, j'ai pu travailler sur le reculer et les départs au trot avec de très bonnes transitions. Le problème de bouche muette à l'amorce du reculer avait tendance à disparaître de demandes en demandes.

Bref, je souhaite conserver cette image mentale dans mon travail et j'espère qu'elle continuera de me permettre d'améliorer ma position et mon assiette.

lundi 9 mai 2011

Bercer le cheval de droite et de gauche

Après avoir bien bossé en fin de semaine dernière, samedi matin a été l'occasion de souffler un peu et de s'aérer l'esprit dans un nouveau contexte : une balade inédite.
Le cheval a en effet pris sa routine avec sa cavalière précédente et connaît sur le bout des sabots ses balades habituelles. J'ai donc voulu le tester en extérieur pour le confronter à de nouveaux endroits, de nouvelles "difficultés", et j'ai été emballé par son bon comportement. Il est passé à côté des prés où paissent les ânes presque décontracté, a tout juste fait un petit départ surprise quand l'un d'entre eux a surgi par surprise au petit trot de derrière les buissons, a marqué un petit temps d'arrêt devant une grille d'écoulement pluvial, puis l'a franchi sans discuter, a pris son grand trot dans les montées dans les champs et sans forcer la main au moment de revenir au pas, bref, un amour !

Du coup on a repris le boulot en carrière dimanche matin et là on a fait un super boulot qui laisse présager de belles choses pour l'avenir. Après avoir travaillé à développer l'impulsion, puis à organiser son travail en lui proposant de se tenir sur la rêne extérieure, j'ai affiné les aides pour lui demander de se tenir sur l'extérieur. Au lieu simplement de porter ma main intérieure brièvement au contact de la commissure puis de rendre rapidement, j'ai utilisé une vibration des doigts sur la rêne intérieure tandis que ma main extérieure restait au contact, accompagnant le balancier de l'encolure. Le cheval a très bien réagit sur une encolure portée relativement longue, et je présume que cette attitude dans laquelle il travaille dans une relative légèreté, est représentative de son niveau dans la progression vers le rassembler. A mesure qu'il sera confirmé dans ce travail sur des aides "aimables", il devrait pouvoir se décontracter d'avantage et offrir progressivement une attitude de plus en plus rassemblée.

Si j'étais très satisfait de son bon comportement au niveau de sa réponse aux aides, je remarquais néanmoins que je n'arrivais pas à dessiner correctement des cercles de 10m : le cheval ayant toujours tendance à tourner en évasant le cercle, puis en recherchant à l'élargir, me ramenait immanquablement sur le cercle de 20m !!! J'ai pensé que peut-être cette attitude sur la rêne extérieure était responsable de ces mauvais résultats. J'essayai donc de le décoller de la rêne extérieure par le même moyen que je l'y avais incité, et là oh miracle : les tournant s'amorcèrent de plus en plus serrés, tout en gardant un certain équilibre, et en étant toujours capable de revenir sur la position de base : contact sur la rêne extérieure. Je précise cependant les actions déterminantes de mon poids du corps à l'intérieur, hanche en avant, associée à une jambe extérieure légèrement en soutient de l'arrière main.

J'avais donc résolu mon énigme du transfert de poids latéralement, et ceci m'ouvrait la voie pour un nouvel exercice (entendez "avec ce cheval", évidemment cet exercice n'a rien d'innovant en soit !...) d'agrandissement/rétrécissement du cercle. Je décidais de compléter ensuite ce travail par des balancements de 2 pistes de gauche et de droite sur les lignes droites, dans le pli de la contre-épaule en dedans (très léger pli). Je constatais d'ailleurs que le cheval se redressait sensiblement à chaque nouveau balancement et s'engageait d'autant à chaque fois : le cheval se mettait "dessous".

Comme je me rappelais que "la position précède l'action", j'ai ensuite pensé que cet équilibre me faciliterait le reculer, et je lui demandais donc après un arrêt en bonne et dûe forme. Mais sans succès : je me heurtais toujours à ce mutisme de la bouche au moment d'enclencher le mouvement. Je finissais toujours après quelques secondes à le décider, mais visiblement mon postulat de base n'était pas correct, ou tout du moins incomplet. Peut-être que le cheval a encore besoin d'entraînement pour parfaire la musculature propre au reculer ? Quoi qu'il en soit, je décidais comme à mon habitude d'être patient et d'attendre plutôt que de trop vouloir forcer les choses. Et puis le cheval avait déjà beaucoup donné au cours de la séance : il avait bien mérité une petite séance de "broutage en main" !!!

samedi 7 mai 2011

Envelopper le cheval de la rêne extérieure

Après avoir insisté quelques jours sur le développement de l'impulsion, je me suis attaché à faire fonctionner Varennes sur la rêne extérieure. En effet, les auteurs classiques recommandent de faire se tenir les chevaux sur la "rêne enveloppante", la rêne du dehors (au pli). Ca ne signifie pas qu'on doive tenir le cheval en tirant sur la rêne extérieure (d'ailleurs essayez, vous n'y arriverez pas !!!), mais que dans sa locomotion, le cheval devra s'attacher à conserver le contact avec celle ci. La rêne intérieure, quant à elle doit pouvoir être relâchée sans que l'attitude du cheval en soit changée.

Il y a toujours un côté sur lequel le cheval a une préférence pour se fier à la main, et l'autre où au contraire, le cheval aura tendance à fuir le contact. Bien sûr, toute la difficulté de l'exercice (qui n'en est d'ailleurs pas un, mais plutôt une façon de fonctionner du cheval) réside à ce que le contact sur la rêne extérieure devienne le plus équivalent à chaque main.

Pour moi l'intérêt également de ce travail, de cette ligne de conduite est que justement, il permet de se rendre compte très facilement des dérives qui peuvent s'insinuer dans notre monte. J'entends par là qu'il est très difficile de tricher en n'ayant qu'une seule rêne pour garder la mise en main d'un cheval.
Si l'impulsion est insuffisante, le cheval ralentira d'autant, refusera le contact sur une des 2 rênes (donc à une main donnée ou à l'autre) et se contre-incurvera dans l'encolure, ou au contraire, prendra un appui très franc (trop) sur la rêne extérieure à l'autre main, tout en se traversant.
De même, en gardant le cheval sur une seule rêne, on peut éviter d'avoir une main qui tire inconsciemment, dans la mesure où la moindre action un peu surdosée entraînerai la contre-incurvation de l'encolure.

J'ai donc commencé à travailler Varennes selon ces principes, sur des grands cercles, aussitôt qu'il commençait à être suffisamment "en avant". Le mode d'action de mes aides a été décrit dans le précédent article. Je n'ai pas grand chose à ajouter aujourd'hui, si ce n'est que lorsque le cheval se contre-incurvait en refusant le contact, je le remettait vivement en avant et pour corriger sa position, j'élevais brièvement ma main intérieure (la main de position) puis rendais aussitôt et aussi brusquement que possible, une fois la bonne position retrouvée.

J'ai par contre noté une nette amélioration au galop lorsque je dirigeais mon assiette vers l'intérieur (soit à l'opposé de l'assiette pour le trot). C'est à dire qu'au lieu d'avancer ma hanche intérieure, j'avançais au contraire ma hanche extérieure, tout en enveloppant les flancs du cheval du bas de la jambe extérieure. Mon poids se portait donc sur la fesse extérieure également. Cette position m'a tout a fait rappelé celle que prennent les toreros à cheval lorsqu'ils demandent la pirouette. L'épaule interne du cavalier recule franchement, le haut du buste se tourne vers l'intérieur et le regard pointe vers le postérieur interne.

Un des grands intérêts à ces différences de positions entre le trot et le galop est justement qu'elles permettent de faire passer les transitions au cheval grâce à l'assiette. Ainsi, depuis le trot, après quelques départs au galop en inversant l'assiette, j'ai très vite constaté que Varennes prenait le galop sur des actions de jambes ultra discrètes, et donnant un superbe départ. De même, depuis le galop, le simple fait d'inverser l'assiette permettait de limiter l'action des rênes pour le ralentir et passer au trot. Je me suis même essayé à un début de changement de pied au galop en intercalant seulement 2 foulées de trot entre les transitions, et le résultat a été impeccable.

Il faudra sans doute explorer cette voie pour étudier les changements de pied en l'air, mais je ne suis pas pressé pour cela, je préfère d'abord affermir son galop en lui demandant de petits contre-changements de main, qui deviennent de plus en plus prononcés, pour finir par quelques demi-voltes au contre-galop.

En parallèle de ce travail, je continue à chaque séance à lui demander quelques reculers. Le plus difficile est de l'enclencher dans le reculer. A chaque nouvelle demande, il a tendance à se figer dans sa bouche et à résister. Je monte alors mes mains symétriquement, puis joue dans les doigts pour le décontracter, et d'un coup, il cède de la mâchoire et de la nuque simultanément, et enclenche les pas de reculer. Il diagonalise plutôt bien ses foulées et reste ensuite relâché dans son avant main. Je veille toujours à bien le garder en ligne droite, mais il se débrouille plutôt bien. Peut-être qu'à force de répétitions, il oubliera ces mauvaises contractions lors des débuts de demande ? J'ai en tout cas remarqué qu'il se figeait beaucoup moins, voir parfois pas du tout lorsque je lui demandais le reculer avec une encolure pas trop courte : sans doute est-ce la solution ...

lundi 2 mai 2011

Avoir un cheval droit

J'ai fait une expérience intéressante alors que je rentrais d'une balade avec Varennes.

Alors que le cheval marchait d'un bon pas, encolure horizontale mais malgré tout posé sur la main, il arrivait qu'il soit parfois distrait par les curiosités du paysage. Evidemment, je ne lui en voulais pas, et en temps normal, j'aurai pu le laisser profiter de ces distractions, mais étant très enthousiaste en ce moment à l'idée de poursuivre le dressage d'un cheval aussi sensible, j'avoue que je m'étais un peu fait violence pour partir en balade, plutôt que de gratouiller en carrière. La balade étant cependant essentielle à l'équilibre aussi bien mental que physiologique de nos chevaux, habitants en box, j'avais choisi de lui offrir ce petit plaisir malgré tout, mais je ne pouvais m'empêcher de l'astreindre malgré tout à avancer le plus droit possible (entendez "sans se traverser").

Voici les aides que j'ai utilisé pour redresser le cheval et qui m'ont donné de très bons résultats :
lorsque le cheval regardait à droite, j'avançais ma hanche droite en appuyant un peu sur mon étrier droit, élevant légèrement ma rêne droite au contact et enveloppant le cheval de ma jambe gauche et de ma rêne gauche, en agissant par touchettes de la main gauche, pour lui demander de repousser ses épaules à droite.



Le lendemain, je reprenais le travail en carrière et après une petite détente, je me réjouissais d'essayer ma nouvelle découverte. Quelle ne fut pas ma déception en constatant que je n'arrivais pas à reproduire les sensations que j'avais connu la veille. Je bidouillais un peu mais ce que j'obtenais ne me satisfaisait pas, je n'était plus efficace et je m'épuisais à pousser un cheval qui ne réagissait pas.

Ca paraît évident après coup quand on l'écrit (ou le lit), mais sur le coup, j'étais tellement concentré sur l'application de ma technique qu'il me fallut un petit moment tout de même pour me rendre compte qu'il me manquait tout simplement l'IMPULSION !!! Hé oui, la grande différence entre les 2 séances était que la veille on était en balade, et là Varennes était franchement en avant (d'autant plus qu'on était sur le chemin du retour) alors qu'aujourd'hui on bossait en carrière ... Faites le test d'appuyer le pied sur un étrier avec un cheval qui n'est pas dans l'impulsion : vous devriez constater rapidement que le pépère fera mine de s'arrêter. Pas étonnant alors que je n'arrivais pas à redresser le cheval avec la dite technique !

Après une brève leçon de jambes, je pu enfin retrouver les sensations tant recherchées et j'en profitais même pour enchaîner des EED / contre EED, qui passèrent avec fluidité. Du même temps, j'ai pu développer le galop de Varennes sur de grands cercles en utilisant ma jambe externe associée à une large rêne d'ouverture et en restant assis.

Moralité banale : on ne le dira jamais assez, mais pour pouvoir demander (et obtenir) un mouvement, il faut d'abord avoir de la propulsion (en sachant que tout exercice consomme justement une part de l'impulsion).

vendredi 29 avril 2011

Varennes et le reculer

Aujourd'hui j'ai entrepris de tester Varennes au reculer. Je me suis vite aperçu qu'il n'en avait en faite jamais entendu parler. Le cheval a 12 ans, mais à priori, il n'a jamais été éduqué à cet exercice, qui présente pourtant de multiples vertues (rééquilibrage, musculation des abdominaux, soumission, etc).

Pour le lui demander, je procédais comme d'habitude après avoir déjà bien entamé la séance de travail, je m'arrête le long de la lice et je demande le relever d'encolure en montant les mains au contact au dessus de la bouche et en reculant légèrement mes jambes sans les appliquer aux flancs. J'incline très légèrement mon buste à mesure que mes jambes reculent et je demande le report de poids.

Bien sûr, pour la première séance, je n'attendais pas franchement un véritable reculer, mais je voulais au moins obtenir de lui qu'il entame une marche rétrograde : et c'est déjà beaucoup pour une seule séance !!! Que voulez vous, on ne se refait pas, je suis toujours trop pressé, et comme j'ai déjà obtenu gain de cause avec de nombreux chevaux à ce jeu là, rien ne m'encourage à prendre plus de précautions ...

Le cheval ne comprenait même pas ma demande de report de poids au début : figé qu'il était sur son mors et pas un seul signe encourageant. J'ai donc dû demander souvent,  me contenter de très peu et récompenser énormément (cf Capitaine Beudant) !!! Après le moindre signe de report de la masse en arrière, je caressait chaleureusement et remettait en avant au pas sur des rênes largement détendues. J'ai ensuite assez vite obtenu l'amorce du reculer par l'antérieur droit qui a été le premier à se mobiliser vers l'arrière. Mais là, ça coinçait de nouveau pour enchaîner avec la mobilisation des autres membres. Restant très calme et patient comme à mon habitude, les progrès ne venaient pas bien vite et les rares fois où Varennes daignait bouger ses autres pieds, il le faisait de manière contrainte, désordonnée et limite en défense. Je continuait toujours mes arrêts, demandes puis re-départ au pas, mais finalement, le cheval qui ne s'exécutait pas de bonne grâce essaya plusieurs parades : tentative de rotation des épaules autour des hanches, renversement de l'encolure, verrouillage de toute l'encolure sur une bouche hermétique, pour finir par une tentative de se pointer.

Là, c'était trop grave : je ne pouvais pas laisser passer cette incompréhension et je le gronda assez fortement puis le remis vivement en avant. A ce stade, je savais que j'avais été trop impatient et que je risquais de perdre la face. Je mis de côté l'exercice un moment pour me consacrer à d'autres exercices qu'il connaissait déjà et commençais à exécuter correctement : travail de 2 pistes, transitions montantes et descendantes, cercles, etc. Je m'attachais à recréer de la confiance entre nous et ne manquais aucune occasion pour le féliciter dès que ses réponses étaient satisfaisantes.

Ne voulant pas rester sur l'échec précédent, je repris l'étude du reculer après un moment lorsque je sentais le cheval reprendre du plaisir à son travail. Cette fois, je redoublais d'attention pour mes aides, et je décidais de lui demander le reculer avec une encolure un peu moins relevée que tout à l'heure : je souhaitais avant tout éviter un nouveau conflit. Et là, le déclic s'est finalement produit : le cheval avait compris et gardé en mémoire que mon action de mains continue visait à reporter du poids vers l'arrière, et il amorça très vite le mouvement, avec une moindre résistance de l'encolure et de la bouche, mais toujours après le premier pas, ça coinçait de nouveau. Comprenant que le cheval cherchait à bien faire, mais qu'une gêne l'en empêchait, je décidais d'alléger encore plus mon assiette en me cambrant encore plus et en plaquant mes abducteurs à l'avant de la selle pour m'enlever un minimum (comme si le cheval allait se pointer et que j'allais devoir me pendre à son cou). Immédiatement, je sentis Varennes se délier sous moi et enchaîner plusieurs pas. J'avais réussi à lui permettre de se libérer dans son dos et dans ses postérieurs, et j'obtenais maintenant plusieurs pas. Petits certes et pas du tout diagonalisés, mais c'était plus qu'il ne m'en fallait, et je décidais de confirmer plusieurs fois cette nouvelle expérience avant de le laisser sur ce nouveau code que nous venions d'établir. A noter les points suivants très encourageants : le cheval répondait dans la cession de mâchoire et de nuque, ce qui attestait de son adhésion à l'exercice.

Au final, je pense que cette séance fut très instructive pour chacun de nous deux, et qu'elle nous permettra dorénavant d'envisager plus sereinement l'étude du reculer. A suivre ...



Les 2 jours qui ont suivi cette première séance, Varennes m'a montré qu'il avait compris les aides du reculer car à chacune de mes demandes, il a fait preuve de bonne volonté, allant jusqu'à diagonaliser son reculer, tout en gardant une cession de nuque et répondant à des aides légères. On est sur la bonne voie !!

jeudi 21 avril 2011

Cession de la mâchoire et géométrie

Depuis quelques années, j'avais acquis une certaine manière d'obtenir la cession de mâchoire. Ca consistait en général à garder les mains au dessus de la bouche, et à imprimer un contact identique des 2 rênes, si besoin en les écartant l'une de l'autre, de manière à former un triangle dont la base serait constituée par le segment reliant les 2 mains et dont le sommet serait la bouche du cheval. Si le cheval ne réagissait pas, j'augmentais progressivement le niveau de tension des rênes jusqu'à sentir le moment où, le mors remontant dans la bouche, le cheval cédait un peu dans sa nuque, puis, mes mains lui rendant alors immédiatement un contact plus doux, il pouvait déglutir et donner la cession de mâchoire.

Hier, je montais Gypsie, une jument de 17 ans qui a toujours eu de la peine à donner sa bouche. Lorsque j'arrive à la monter régulièrement, en général ses souvenirs reviennent assez vite et en quelques minutes, elle fini par me donner sa bouche correctement et à se poser sur son mors dans un contact agréable. Mais dernièrement, la jument a fait beaucoup de box, sa propriétaire n'ayant pas le temps de s'en occuper, et la jument a très vite perdu de l'état et du moral (en 2 mois). De faite, elle a d'autant plus vite oublié les bonnes manières et notamment celle de donner sa bouche, qu'elle a été monté dernièrement un peu au tout venant par quelques cavaliers du club (niveau G5) qui n'avaient pas encore la notion de ce travail. Quelle séance j'ai du faire pour arriver à la convaincre !!! La jument est vraiment dure ... Au bout d'une heure environ, j'ai enfin pu obtenir un début de travail correct, avec une jument qui se tienne dans son dos "symétriquement" et pousse efficacement des postérieurs en ayant une bouche à l'écoute de mes mains.

Qu'est ce qui manquait alors à mes demandes durant cette première heure pour que la jument résiste autant ? Quel a été l'élément déterminant au moment où celle cî a cédé ? Quelle résistance opposait-elle pour empêcher mes aides d'être efficaces ?
Voici l'analyse que j'en fais à postériori :

  1. la jument est assez fortement latéralisée à droite (son côté court est à droite). De faite, elle a facilement tendance à s'incurver à droite et à opposer du poids sur la rêne gauche en s'appuyant sur l'épaule gauche. Lorsque mes mains agissaient pour demander la cession de mâchoire, sans que je m'en rendre compte, la jument trichait en courbant légèrement son encolure vers la droite, de sorte que mes actions de mains ne se retrouvaient pas de manière égale sur ses commissures, mais s'appliquaient en faite essentiellement sur la commissure gauche de sa bouche (et d'autant mieux qu'elle portait un mors à aiguilles muni de rondelles !!! ).
  2. lorsque j'ai déplacé la base de mon triangle "mains - bouche" vers la gauche (c'est à dire en la faisant pivoter autour de la bouche dans le sens horaire) j'ai pu rétablir une action plus directe sur la commissure droite et ainsi arriver à faire remonter le mors dans sa bouche pour obtenir la cession tant attendue. Au final, j'avais un contact équilibré dans chaque rêne et je retrouvais la sensation habituelle.
En conclusion, j'ai pu compléter ma "théorie du triangle" en précisant que la hauteur du triangle (passant par la bouche du cheval) devait en toutes circonstances couper la base (formée par le segment reliant les mains entre elles) en son milieu.

Qui aurait cru que l'équitation menait directement à l'étude de la géométrie ???

Post Scriptum :
Pour compléter cette analyse, j'ajouterai certains détails (qui sont sans doute de premier ordre malgré tout ! ) qui me sont revenus en mémoire en en discutant avec une amie internaute.
J'ai travaillé essentiellement à main gauche pour encourager la jument à prendre du contact avec la rêne droite (la rêne extérieure).
Lorsque je déplaçait la base de mon triangle vers la gauche, la jument ayant horreur du contact à droite (cas classique : les chevaux qui sont fortement latéralisés rejettent en général le contact de leur côté concave), se dérobait à celui-cî en basculant la nuque vers la gauche -> nous ramenant au point de départ puisqu'alors la majorité du contact se reportait sur sa commissure gauche. Qui plus est, ses hanches se rapprochaient un peu plus du pare botte (à main gauche), tandis que ses épaules se tenaient un peu plus à l'intérieur.
Pour contrer sa défense, j'appliquais ma jambe gauche à la sangle pour lui demander de se redresser, voir de s'enrouler un peu autour, tandis que j'élevais par actions brèves et molles ma main gauche pour interdire le basculement de la nuque (rendant aussitôt que la tête s'était redressé pour revenir à un contact égal sur les 2 rênes). Ces deux actions combinées engageaient la jument à ramener ses épaules en ligne des hanches.

samedi 8 mai 2010

Rôle de l'assiette

Lorsque j'étais ado, je montais un cheval de propriétaire nommé Sourire. J'étais parvenu avec lui à une superbe entente et j'avais noté dans mes cahiers que mon assiette y jouait un rôle prédominant. Après mes études, je suis parti à l'armée, puis ai quitté ma région originelle pour me lancer dans la vie active. J'ai alors connu une période d'environ 2 ans durant laquelle je ne montais plus qu'épisodiquement, voir de manière tout à fait anecdotique. Le cheval a lui aussi suivi sa route et est parti à la retraite. Lorsque j'ai finalement repris l'équitation, ce fut avec de jeunes juments en demi-pension, qui avaient tout à apprendre et moi tout à réapprendre. C'est fou comme on perd vite son niveau quand on s'arrête. Depuis, je n'avais jamais eu l'occasion de retrouver cette sensation de diriger mon cheval par l'assiette. C'est pourtant ce qui m'est arrivé dernièrement, alors que je change régulièrement de monture et que ce sont autant d'expériences qui me permettent de valider mes impressions sur les techniques que j'emploie.

Gypsie est une jument qui a pris un peu l'habitude cet hiver de se jouer de sa cavalière, et elle m'avait demandé de la reprendre un peu en main. Au printemps, les vaches sortent dans les prés et Mademoiselle n'apprécie guère. Lorsqu'elle est en carrière et qu'elle aperçoit quelques charolaises dans le pré d'à côté, elle réagit en se mettant en pagaille et en essayant de détaler. Pour l'en empêcher, une seule solution, la mettre dans le pli évidemment pour finir par la mettre sur une très petite volte (quasi sur place). J'arrivais plutôt bien à la garder incurvée, mais je m'étonnais de ne pas parvenir à lui faire chasser les hanches en dehors de la volte, chose que j'avais vu pratiquer autrefois avec beaucoup d'efficacité par des professionnels. En cherchant, je compris qu'il me manquait la bonne orientation du bassin !!!

Les jours suivants, je montais Neptune, un grand SF qui est spécialiste de "l'échappée façon anguille". Celui-cî a beaucoup de mal à se déplacer dans la rectitude, et cherche toujours à échapper au contrôle en se désengageant de l'arrière. Le fait qu'il soit hyperlaxe n'aide en rien à cette situation car il nous berne et malgré qu'on ait souvent l'impression qu'il fonctionne en étant droit, il est en faite très souvent désengagé. Pour régler le problème, je m'efforçais de l'amener dans des plis prononcés aux 2 mains, en épaule en dedans sur le cercle afin de m'assurer qu'il n'échappe pas à mes aides en simulant un début d'incurvation. Il me fallait par contre veiller à ce qu'il ne rétrecisse pas trop son cercle, et je cherchais à trouver l'assiette qui me permette de conserver le cheval dans la descente des aides, tout en veillant à ce qu'il reste sur sa trajectoire sans perdre le pli que je lui avais demandé. C'est alors qu'après quelques essais infructueux, par tâtonnement, je me suis rappelé de la sensation que j'avais eu sur Gypsie pour lui faire chasser les hanches en dehors du cercle et je décidais d'essayer. Et là ce fût le révélation : Neptune compris instantanément mes aides et se plia littéralement autour de ma jambe intérieure pour déclencher un superbe mouvement d'épaule en dedans sur le cercle, sans que j'ai à fournir plus d'indications que des aides très légèrement positionnées et surtout en accord avec l'orientation de mon bassin.

En quelques jours, j'établis avec Neptune un code d'assiette qui nous permis de forger une entente encore plus solide.

Vous me direz : "il nous bassine avec son bassin, mais on ne sait toujours pas où il veut en venir et surtout comment il compte y arriver" !!! Et vous avez raison : je me suis attaché jusque là à décrire la progression qui m'a permis de découvrir de l'importance de cette aide si précieuse, mais je n'ai encore rien dévoilé de sa mise en oeuvre ... Bon, alors je vais me lancer, mais à vrai dire, je ne sais pas trop par quel bout commencer. Allez donc décrire une posture dynamique au travers de sensations toutes personnelles, qui soit applicable aux 3 allures et sur laquelle vous n'avez jamais rien ni lu, ni entendu parler, et vous comprendrez mon embarras !

La première sensation que j'ai lorsque j'applique cette orientation du bassin, n'est en faite pas liée au bassin, mais plutôt au col de mon fémur intérieur. J'ai l'impression d'avancer celui cî dans la selle pour que mon aisne vienne se plaquer quasiment contre le côté du pommeau de la selle. Musculairement, j'ai la sensation de contracter les adducteurs de ma jambe intérieure, voir un peu plus haut, jusqu'au début de la fesse, tout en mettant une petite tension au niveau des ischio-jambiers de la jambe extérieure. Celà se traduit par une avancée de ma hanche intérieure et un reculement de ma hanche extérieure. Je peux conserver cette position aux trois allures et au trot enlevé aussi bien qu'assis, l'essentiel est de toujours bien sentir que la face interne du col du fémur est bien plaqué contre le côté intérieur du pommeau de la selle.

En analysant un peu la situation, lorsque j'applique cette technique, j'oriente mon bassin à l'inverse du pli demandé au cheval. C'est à dire qu'en demandant un pli à l'intérieur au cheval sur un cercle, mon bassin s'oriente lui "face" dirigée vers l'extérieur du cercle.

L'étude de cette technique sera bien sûr à compléter lors de mes prochaines expériences, mais les bases en sont ici posées et me permettront peut-être de mieux comprendre l'interaction qui s'opère entre l'orientation du bassin du cavalier et l'attitude adoptée par le cheval.

Embarquement immédiat

Le samedi 27 mars (désolé ça date, mais je n'avais pas encore publié ce brouillon), je montais le cheval d'un copain pour la première fois, un grand SF hyper balaise et qui a une réputation d'embarqueur. Son proprio le monte en pelham et il a pas mal progressé depuis qu'il l'a acheté (il a 12 ans), donc il envisage de repasser un jour au filet. Comme je ne suis pas fan de ces mors, je me suis dit que j'allais tenter le coup en filet puisque je le travaillais en carrière.

Et bien au premier galop, je n'ai pas été déçu et je me suis fait embarquer comme un débutant. Le cheval s'était mis petit à petit sur les épaules, nous étions en cercle à main droite et quand j'ai voulu le rééquilibrer par des demi-arrêts, il en a profité pour s'appuyer de plus en plus, jusqu'à se faire une peur panique. J'ai bien du faire au moins une douzaine de cercles de 20m en complète perdition avec un cheval qui se couchait dans les virages et impossible à appaiser .

Quand finalement j'ai réussi à le ramener à la raison (la seule solution que j'ai trouvé a été d'abandonner la rêne gauche et de m'efforcer de le plier sur la rêne droite, au point que le mors de filet lui a traversé la bouche !!! ), je suis repassé au pas et je lui ai laissé le temps de reprendre ses esprits. J'ai repris ensuite le travail en veillant à toujours le garder très relâché , dans un contact léger et avec une encolure étendue : c'est le seul moyen avec ce genre de chevaux qu'ils ne s'appuient pas et de pouvoir conserver la possibilité de les ployer (logique : plus l'encolure est étendue, plus on a de bras de levier dans nos actions de mains unilatérales).

On a finalement fait une super séance : le cheval était dans la main en simple filet et dans un contact aimable, acceptait de se livrer aux trois allures en équilibre. J'ai également pas mal insisté pour qu'il se tienne droit sur ses 2 épaules. C'est à dire qu'il a une tendance naturelle à charger l'épaule gauche, donc par des demi-arrêts sur la rêne gauche, je remettais du poids sur l'épaule droite. J'ai aussi pas mal insisté sur les contre-épaules en dedans et les travers qui sont des exercices qui mettent les chevaux sur les hanches.

lundi 8 mars 2010

Exercices aux longues rênes

Les longues rênes sont un outil formidable quand elles sont pratiquées avec raisonnement. Ainsi, Philippe Karl décrit la progression qu'elles permettent dans l'étude du piaffer. Cet air résultant de la diagonalisation des membres du cheval, le reculer et le trot étant deux allures diagonalisées, l'une dirigée vers l'avant, l'autre vers l'arrière, il est possible d'atteindre le piaffer en demandant alternativement des départs au trot et des reculers. Le principe étant de commencer avec des demandes relativement espacées (dans l'espace et le temps), et à mesure que la perméabilité du cheval se manifeste, on peut demander des transitions plus rapprochées, et donc des distances de parcours plus petites. Par cette progression, il arrivera un moment où le cheval atteindra une diagonalisation quasi en place (on autorisera un très faible déplacement au début pour arriver à rester en place), où le cheval se trouve assis sur l'arrière main, dans l'attitude du piaffer. Cet équilibre très rassemblé et proche des postérieurs est atteint grâce au report de poids qui intervient dans le reculer. Il est par contre primordial que le cheval travaille dans une obsession permanente du mouvement en avant. On termine toujours l'exercice par une remise en avant au trot de travail.

Je n'ai pas encore eu l'occasion de mettre un cheval au piaffer, mais cette approche me parait très séduisante, et j'ai tenté de l'appliquer à Garance. En une séance, j'ai été impressionné de la progression dont elle a pu faire preuve, et j'ai ainsi pu l'amener à conserver un petit trot très rassemblé que je ne lui connaissait pas monté. La jument ayant une petite tendance à fainéanter j'ai pu l'animer très facilement en lui faisant battre très légèrement les rênes contre les flancs et les cuisses. La jument étant par contre assez craintive, elle avait alors tendance à se jeter en avant. En fermant immédiatement après mes mains sur le bitless, elle s'asseyait vraiment dans son trot.

Un autre exercice auquel je porte beaucoup d'intérêt est l'extension d'encolure. Je la pratique au monté avant chaque séance de travail, durant la détente et après la séance, durant le séchage du cheval. J'ai déjà pu expliquer que je l'obtenais au monté en appliquant un contact dirigé vers le haut de la bouche pour demander préalablement la cession de mâchoire, puis en autorisant le cheval à avancer sur son mors et vers le bas. Pour l'obtenir aux longues rênes, je commence par mettre le cheval sur un petit cercle (Neptune m'a permis de mettre au point cet exercice), en étant positionné tout à fait derrière les postérieurs, puis quand le cheval s'incurve correctement, lui demander le départ au trot, et lui laisser filer les rênes entre les mains pour qu'il rejoigne le cercle de 10m. C'est alors plutôt le principe du peignage des rênes qui entre jeu ici, mais je trouve que cette technique permet de bien orienter le cheval, tout en l'élongant dans sa ligne du dessus.

dimanche 7 mars 2010

Déboires aux longues rênes en carrière avec Garance

Jusque là, j'avais surtout pratiqué les longues rênes en rond de longe, et les choses étaient relativement simplifiées par le fait que l'endroit était clos et ne permettait pas d'autres distractions potentielles vers l'extérieur pour les chevaux. Ceci est très bénéfique pour l'éducation des chevaux aux longues rênes, mais celà ne représente pas la réalité du terrain, lorsque les chevaux sont ensuite confrontés aux perturbations possibles d'autres environnements plus vivants comme la carrière.

Avec Garance, qui commence à être bien mise aux longues rênes en bitless dans le rond de longe, je me suis risqué depuis 2 jours à la sortir en carrière. Il m'est très vite apparu évident que de nouvelles difficultés allaient se profiler à l'horizon. La jument qui est un peu sur l'oeil de nature (bien que très assagie avec l'âge : 15 ans), était beaucoup moins en avant et plus flottante qu'à l'accoutumée. Je commençait par lui demander de décrire des cercles au pas autour de moi (pas exactement en faite, disons plutôt que je parcourais en même temps qu'elle, le cercle sur une piste intérieure à celle qu'elle empruntait). La jument étant posée, je la guidait ensuite sur la carrière entière en lui demandant toutes sortes de figures.

Celà se passait plutôt bien et je tentais alors de la mettre au trot. Après quelques cercles dans le fond de la carrière (endroit qui a tendance à stresser tous les chevaux), la jument a montré des signes d'inquiétude en regardant à l'extérieure du cercle. Nous étions à main gauche quand tout à coup, en un éclair, la jument s'est mise face à la lice de la carrière (à droite) ; j'ai tenté de la remettre sur le même cercle en insistant de la rêne gauche (qui était passée derrière la croupe) et en me portant vers la droite (face à elle), pour l'inciter à refaire demi-tour. Au lieu de suivre cette rêne, la jument a alors pris peur de ma position et s'est acculée en pivotant sur elle même, mais toujours dans le même sens (s'emmêlant ainsi complètement dans ma rêne gauche), et en reculant précipitamment dans une fuite en arrière incontrôlée. Naturellement, j'étais pendu aux rênes, et celà ne fît qu'accentuer son acculement !! Je nous voyais très mal barrés, et commençait à me demander comment celà allait se finir ... Heureusement, la jument finit par se rendre compte qu'elle reculait tout droit vers un obstacle et finit par se figer. Mes "Hoo ho, hooo lààà" étaient sans doute appropriés, mais je ne sais pas s'ils furent déterminants dans cette heureuse issue. Je m'approchais alors prudemment d'elle pour ne pas l'effrayer à nouveau et ainsi pouvoir la libérer de ses tortillons en la caressant chaleureusement pour la féliciter de sa bonne réaction ( pour s'être arrêtée sans plus de panique ).

Après cet épisode malheureux, qui malgré tout causa plus de peur que de mal ( par chance ), j'ai fini la séance en étant plus sage dans mes demandes et un peu moins gourmand. Je l'ai gardé au pas presque jusqu'à la fin, ne lui redemandant le trot qu'après l'avoir remise en confiance, et dans l'autre bout de la carrière (près de la sortie) , là où elle est d'ordinaire plus rassurée.

Après cette séance, j'ai presque failli remettre en question l'intérêt des longues rênes et les classer au rang d'instruments plus dangereux qu'utiles. Pourtant, j'ai choisi de me remettre en question moi-même et d'essayer de comprendre ce qui s'était passé. C'est d'ailleurs en écrivant ces lignes que j'ai pu analyser au mieux mes erreurs ( merci le blog !!! ) . Aujourd'hui, j'ai compris que les longues rênes n'étaient en faite que la partie immergée de l'iceberg que constitue l'art de les manier. Non seulement le dresseur dispose de ses mains et de la voix comme aides principales, mais je pressens qu'une bonne partie du secret du bon emploi des longues rênes réside dans le fait qu'il ne faut surtout pas négliger le positionnement du dresseur par rapport au cheval. De même que pour la longe, le dresseur doit toujours se trouver en arrière du cheval pour le pousser en avant . Ceci implique qu'il ne doit à aucun moment se diriger vers l'avant main du cheval tant que celui cî est en mouvement, quelque soit la raison, et encore moins dans les moments de pagaille, au risque de provoquer des troubles encore plus importants. Dans toutes les situations, le salut se situe en direction de l'arrière main. C'est toujours en poussant le cheval dans ses rênes qu'on pourra en récupérer le contrôle.

Je tire également de cet incident l'enseignement qu'il vaut mieux passer la rêne extérieure sur le dos du cheval plutôt que derrière la croupe, lorsque celui cî est sur l'oeil et qu'il risque de paniquer (on a moins de risque de le saucissonner s'il venait à prendre peur).

De même, lorsqu'on travaille de manière plus rapprochée du cheval ( derrière lui), il faut veiller à suivre les plus petites déviations de l'arrière main, et corriger la direction qu'il emprunte en l'encadrant dans les rênes. Il faut bien évidemment se tenir à distance respectable de sa croupe, pour s'épargner d'éventuels coups de pieds, sans être trop loin de lui non plus, pour pouvoir se remettre en ligne rapidement avec lui lorsqu'il échappe de l'arrière. Enfin, lorsque le cheval se bloque et ne veut plus avancer, il faut lui rendre les rênes pour qu'il puisse se porter en avant, l'encourager de la voix, si besoin lui faire battre les longues rênes sur les flancs et les cuisses, et en dernier recours le toucher de la cravache en dessous de la croupe. Le fait de lui faire sentir les rênes contre ses cuisses produit généralement un effet puissant pour le mettre en avant, le cheval s'engage alors au maximum et il faut veiller à ce qu'il ne se lève pas s'il persistait à s'acculer au lieu de se porter en avant.

Quoi qu'il en soit, le mieux est de toujours travailler les longues rênes dans un endroit clos (carrière ou manège), pour s'assurer que le cheval ne puisse pas s'échapper en emportant le flot des rênes, si le dresseur devait en venir à les lâcher.

mardi 12 janvier 2010

Débordements en longues rênes VS en longe

Il ne faut pas prendre à la légère les longues rênes en extérieur.
Je suis plutôt costaud pour un cavalier : 1m87 et assez sportif, mais il m'est arrivé de me retrouver à faire du ski nautique derrière un cheval d'1m68, et je peux sans doute m'estimer heureux qu'il se soit arrêté dans le coin de la carrière (l'entrée qui était heureusement fermée), car sinon je me voyais mal barré ... Ca court vite un cheval, et ça a une force énorme (qui plus est quand ça a déjà pris de la vitesse).

Certains pourraient penser qu'entre longues rênes et longe, il n'y a pas tellement de différence et que s'ils contrôlent facilement les débordements de leur cheval en longe, ils devraient s'en sortir en longues rênes. Mais PAS DU TOUT ! Le plus souvent, on attache la longe directement à la tête du cheval (que ce soit un caveçon ou un filet, passé en colbert), et donc, si celui cî tente de prendre la main, notre action agira forcément de manière unilatérale (très vite transformée en rêne d'ouverture) et l'incitera fortement à se plier, puis éventuellement à s'arrêter en nous faisant face.

En revanche, en longues rênes, celles cî coulissent depuis la tête, dans les anneaux du surfaix pour ressortir en direction de la croupe. Le fait est, que si le cheval tente d'échapper, on peut évidemment tenter de le mettre en cercle, mais notre action se limitera à un effet direct sur la tête, et dirigé vers l'arrière main. Le cheval indiscipliné pourra donc facilement résister à cette traction en s'appuyant sur le mors, et nous emmener de tout son poids. Qui plus est, bien souvent, on se retrouve rapidement en bout de longues rênes et on est alors contraint à agir symétriquement sur les deux côtés de la tête, empêchant ainsi de trouver l'issue de secours que constituerai la mise en cercle. Il ne reste plus alors que la séance de ski nautique, qui devrait rapidement tourner en vol plané le nez dans le sable, et à l'autre bout, un cheval qui s'éclate en liberté !!!

Donc une fois de plus, j'approuve totalement ce conseil, de ne jamais griller les étapes et de s'assurer qu'on a un cheval en toute confiance déjà en manège, avant de se risquer à plus d'espace. Sans compter que le manège n'offre pas autant de possibilités de distraction que la carrière, et que pour certain, ces nouveaux stimuli réveilleront sans doute des réactions instinctives d'une toute autre ampleur qu'en manège.
Et sécurité du dresseur et du cheval avant tout : penser évidemment à fermer la carrière pour limiter les éventuels débordements.