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jeudi 21 avril 2011

Cession de la mâchoire et géométrie

Depuis quelques années, j'avais acquis une certaine manière d'obtenir la cession de mâchoire. Ca consistait en général à garder les mains au dessus de la bouche, et à imprimer un contact identique des 2 rênes, si besoin en les écartant l'une de l'autre, de manière à former un triangle dont la base serait constituée par le segment reliant les 2 mains et dont le sommet serait la bouche du cheval. Si le cheval ne réagissait pas, j'augmentais progressivement le niveau de tension des rênes jusqu'à sentir le moment où, le mors remontant dans la bouche, le cheval cédait un peu dans sa nuque, puis, mes mains lui rendant alors immédiatement un contact plus doux, il pouvait déglutir et donner la cession de mâchoire.

Hier, je montais Gypsie, une jument de 17 ans qui a toujours eu de la peine à donner sa bouche. Lorsque j'arrive à la monter régulièrement, en général ses souvenirs reviennent assez vite et en quelques minutes, elle fini par me donner sa bouche correctement et à se poser sur son mors dans un contact agréable. Mais dernièrement, la jument a fait beaucoup de box, sa propriétaire n'ayant pas le temps de s'en occuper, et la jument a très vite perdu de l'état et du moral (en 2 mois). De faite, elle a d'autant plus vite oublié les bonnes manières et notamment celle de donner sa bouche, qu'elle a été monté dernièrement un peu au tout venant par quelques cavaliers du club (niveau G5) qui n'avaient pas encore la notion de ce travail. Quelle séance j'ai du faire pour arriver à la convaincre !!! La jument est vraiment dure ... Au bout d'une heure environ, j'ai enfin pu obtenir un début de travail correct, avec une jument qui se tienne dans son dos "symétriquement" et pousse efficacement des postérieurs en ayant une bouche à l'écoute de mes mains.

Qu'est ce qui manquait alors à mes demandes durant cette première heure pour que la jument résiste autant ? Quel a été l'élément déterminant au moment où celle cî a cédé ? Quelle résistance opposait-elle pour empêcher mes aides d'être efficaces ?
Voici l'analyse que j'en fais à postériori :

  1. la jument est assez fortement latéralisée à droite (son côté court est à droite). De faite, elle a facilement tendance à s'incurver à droite et à opposer du poids sur la rêne gauche en s'appuyant sur l'épaule gauche. Lorsque mes mains agissaient pour demander la cession de mâchoire, sans que je m'en rendre compte, la jument trichait en courbant légèrement son encolure vers la droite, de sorte que mes actions de mains ne se retrouvaient pas de manière égale sur ses commissures, mais s'appliquaient en faite essentiellement sur la commissure gauche de sa bouche (et d'autant mieux qu'elle portait un mors à aiguilles muni de rondelles !!! ).
  2. lorsque j'ai déplacé la base de mon triangle "mains - bouche" vers la gauche (c'est à dire en la faisant pivoter autour de la bouche dans le sens horaire) j'ai pu rétablir une action plus directe sur la commissure droite et ainsi arriver à faire remonter le mors dans sa bouche pour obtenir la cession tant attendue. Au final, j'avais un contact équilibré dans chaque rêne et je retrouvais la sensation habituelle.
En conclusion, j'ai pu compléter ma "théorie du triangle" en précisant que la hauteur du triangle (passant par la bouche du cheval) devait en toutes circonstances couper la base (formée par le segment reliant les mains entre elles) en son milieu.

Qui aurait cru que l'équitation menait directement à l'étude de la géométrie ???

Post Scriptum :
Pour compléter cette analyse, j'ajouterai certains détails (qui sont sans doute de premier ordre malgré tout ! ) qui me sont revenus en mémoire en en discutant avec une amie internaute.
J'ai travaillé essentiellement à main gauche pour encourager la jument à prendre du contact avec la rêne droite (la rêne extérieure).
Lorsque je déplaçait la base de mon triangle vers la gauche, la jument ayant horreur du contact à droite (cas classique : les chevaux qui sont fortement latéralisés rejettent en général le contact de leur côté concave), se dérobait à celui-cî en basculant la nuque vers la gauche -> nous ramenant au point de départ puisqu'alors la majorité du contact se reportait sur sa commissure gauche. Qui plus est, ses hanches se rapprochaient un peu plus du pare botte (à main gauche), tandis que ses épaules se tenaient un peu plus à l'intérieur.
Pour contrer sa défense, j'appliquais ma jambe gauche à la sangle pour lui demander de se redresser, voir de s'enrouler un peu autour, tandis que j'élevais par actions brèves et molles ma main gauche pour interdire le basculement de la nuque (rendant aussitôt que la tête s'était redressé pour revenir à un contact égal sur les 2 rênes). Ces deux actions combinées engageaient la jument à ramener ses épaules en ligne des hanches.

samedi 8 mai 2010

Rôle de l'assiette

Lorsque j'étais ado, je montais un cheval de propriétaire nommé Sourire. J'étais parvenu avec lui à une superbe entente et j'avais noté dans mes cahiers que mon assiette y jouait un rôle prédominant. Après mes études, je suis parti à l'armée, puis ai quitté ma région originelle pour me lancer dans la vie active. J'ai alors connu une période d'environ 2 ans durant laquelle je ne montais plus qu'épisodiquement, voir de manière tout à fait anecdotique. Le cheval a lui aussi suivi sa route et est parti à la retraite. Lorsque j'ai finalement repris l'équitation, ce fut avec de jeunes juments en demi-pension, qui avaient tout à apprendre et moi tout à réapprendre. C'est fou comme on perd vite son niveau quand on s'arrête. Depuis, je n'avais jamais eu l'occasion de retrouver cette sensation de diriger mon cheval par l'assiette. C'est pourtant ce qui m'est arrivé dernièrement, alors que je change régulièrement de monture et que ce sont autant d'expériences qui me permettent de valider mes impressions sur les techniques que j'emploie.

Gypsie est une jument qui a pris un peu l'habitude cet hiver de se jouer de sa cavalière, et elle m'avait demandé de la reprendre un peu en main. Au printemps, les vaches sortent dans les prés et Mademoiselle n'apprécie guère. Lorsqu'elle est en carrière et qu'elle aperçoit quelques charolaises dans le pré d'à côté, elle réagit en se mettant en pagaille et en essayant de détaler. Pour l'en empêcher, une seule solution, la mettre dans le pli évidemment pour finir par la mettre sur une très petite volte (quasi sur place). J'arrivais plutôt bien à la garder incurvée, mais je m'étonnais de ne pas parvenir à lui faire chasser les hanches en dehors de la volte, chose que j'avais vu pratiquer autrefois avec beaucoup d'efficacité par des professionnels. En cherchant, je compris qu'il me manquait la bonne orientation du bassin !!!

Les jours suivants, je montais Neptune, un grand SF qui est spécialiste de "l'échappée façon anguille". Celui-cî a beaucoup de mal à se déplacer dans la rectitude, et cherche toujours à échapper au contrôle en se désengageant de l'arrière. Le fait qu'il soit hyperlaxe n'aide en rien à cette situation car il nous berne et malgré qu'on ait souvent l'impression qu'il fonctionne en étant droit, il est en faite très souvent désengagé. Pour régler le problème, je m'efforçais de l'amener dans des plis prononcés aux 2 mains, en épaule en dedans sur le cercle afin de m'assurer qu'il n'échappe pas à mes aides en simulant un début d'incurvation. Il me fallait par contre veiller à ce qu'il ne rétrecisse pas trop son cercle, et je cherchais à trouver l'assiette qui me permette de conserver le cheval dans la descente des aides, tout en veillant à ce qu'il reste sur sa trajectoire sans perdre le pli que je lui avais demandé. C'est alors qu'après quelques essais infructueux, par tâtonnement, je me suis rappelé de la sensation que j'avais eu sur Gypsie pour lui faire chasser les hanches en dehors du cercle et je décidais d'essayer. Et là ce fût le révélation : Neptune compris instantanément mes aides et se plia littéralement autour de ma jambe intérieure pour déclencher un superbe mouvement d'épaule en dedans sur le cercle, sans que j'ai à fournir plus d'indications que des aides très légèrement positionnées et surtout en accord avec l'orientation de mon bassin.

En quelques jours, j'établis avec Neptune un code d'assiette qui nous permis de forger une entente encore plus solide.

Vous me direz : "il nous bassine avec son bassin, mais on ne sait toujours pas où il veut en venir et surtout comment il compte y arriver" !!! Et vous avez raison : je me suis attaché jusque là à décrire la progression qui m'a permis de découvrir de l'importance de cette aide si précieuse, mais je n'ai encore rien dévoilé de sa mise en oeuvre ... Bon, alors je vais me lancer, mais à vrai dire, je ne sais pas trop par quel bout commencer. Allez donc décrire une posture dynamique au travers de sensations toutes personnelles, qui soit applicable aux 3 allures et sur laquelle vous n'avez jamais rien ni lu, ni entendu parler, et vous comprendrez mon embarras !

La première sensation que j'ai lorsque j'applique cette orientation du bassin, n'est en faite pas liée au bassin, mais plutôt au col de mon fémur intérieur. J'ai l'impression d'avancer celui cî dans la selle pour que mon aisne vienne se plaquer quasiment contre le côté du pommeau de la selle. Musculairement, j'ai la sensation de contracter les adducteurs de ma jambe intérieure, voir un peu plus haut, jusqu'au début de la fesse, tout en mettant une petite tension au niveau des ischio-jambiers de la jambe extérieure. Celà se traduit par une avancée de ma hanche intérieure et un reculement de ma hanche extérieure. Je peux conserver cette position aux trois allures et au trot enlevé aussi bien qu'assis, l'essentiel est de toujours bien sentir que la face interne du col du fémur est bien plaqué contre le côté intérieur du pommeau de la selle.

En analysant un peu la situation, lorsque j'applique cette technique, j'oriente mon bassin à l'inverse du pli demandé au cheval. C'est à dire qu'en demandant un pli à l'intérieur au cheval sur un cercle, mon bassin s'oriente lui "face" dirigée vers l'extérieur du cercle.

L'étude de cette technique sera bien sûr à compléter lors de mes prochaines expériences, mais les bases en sont ici posées et me permettront peut-être de mieux comprendre l'interaction qui s'opère entre l'orientation du bassin du cavalier et l'attitude adoptée par le cheval.