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lundi 22 octobre 2007

Herkane : Un petit PS Arabe mal appris de 11 ans

Samedi dernier, j'ai fait la connaissance d'un petit pur sang arabe de 11 ans qui vient d'arriver au parc, dans une écurie tout proche d'où j'habite. Sa propriétaire est une débutante qui a déjà eu affaire à des chevaux bien dressé et qui pensait pouvoir s'offrir ce cheval de 11 ans qui n'avait jamais rien fait d'autre que de réclamer des friandises à son ancien propriétaire.

Elle a chuté avec ce cheval il y a quelques temps, suite à une ruade au galop, qui lui a valut un problème à la clavicule et une belle frayeur. Depuis, elle cherche quelqu'un qui a de l'expérience avec les chevaux et qui saura les aider à retrouver l'harmonie. C'est dans ce cadre que je me suis proposé de les aider.

Je ne suis pas intéressé pour monter le cheval, celui cî étant vraiment trop petit pour moi, mon seul intérêt dans cette histoire, est que le cheval se situe à moins d'1 km de chez moi et que j'aurai le loisir de m'en occuper un peu entre midi et 14h en semaine.

Premier contact donc ce samedi 20 octobre : il fait froid, la bise souffle, le cheval ne connait les lieux que depuis une semaine. Il est très intéressé par tout ce qui se passe autour de lui, à tel point qu'il ignore tous nos ordres lorsqu'il est au pansage. Lorsqu'il s'agit de lui prendre les postérieurs, monsieur se met à danser, à tel point que je demande à sa propriétaire de lui tenir la tête pendant que je vais lui prendre les pieds. On y arrive enfin, mais il faudra du travail pour régler ce problème.

Le pansage se termine (nous sommes attachés à la lice de la carrière), mais un cavalier entre sur la carrière avec une jument. Celle cî ne semble pas laisser monsieur indifférent. Il se met à danser à l'attache, l'encolure dressée comme un 'I', le regard fixe en direction de sa dame. Malgré mes efforts pour me rendre intéressant, je n'arrive pas à obtenir son focus. Je décide donc de le prendre en longe et de le faire marcher sur la carrière pour lui apprendre à m'obéir. Je lui demande de mobiliser ses hanches , de changer de direction, etc... le cheval monte en pression et devient difficile à tenir.

Je le tiens avec les rênes sous le menton, mais je sens que je ne pourrais pas en faire façon ainsi. je saisis alors les rênes par dessus le garrot et lui demande une flexion à l'extérieur pour voir sa réaction. Le cheval se défend et commence à se lever. Je résiste uniquement avec la rêne extérieure pour le conserver plié, car je sais que si je lache, il aura gagné. lorsqu'il commence à se lever, je l'attire au sol avec la rêne extérieure, ce qui le déstabilise et il manque de tomber sur l'épaule interne. Heureusement, il ne recommence pas et cède à la rêne en s'immobilisant. Ouf ! Je ne me voyais pas retourner ce cheval (chose que je n'ait jamais fait, mais que je trouve dangereuse, d'autant plus que facilement réalisable).

On a un sérieux problème de respect. J'avais initialement prévu de le monter, mais vu les circonstances, je remets ça à plus tard, et préfère une petite séance de longe. Ce n'est pas évident, il semble qu'il n'ait jamais connu de longe, et ne connait pas les ordres. Cette première séance va donc se limiter à lui apprendre à obéir aux indications du longeur. C'est d'autant moins évident que je n'ai pas de chambrière et que je dois utiliser le flot de la longe pour le faire avancer. Lorsque je demande un changement de main (à main gauche), il refuse de s'y soumettre et je dois me fâcher pour le pousser dans ce sens en le touchant au postérieur, ce à quoi il rétorque une superbe ruade qui m'est passé à quelques centimètres des épaules. Je ne lâche pas l'affaire pour autant et redouble de conviction dans ma demande. Il fini par s'y soumettre et j'en profite pour accroître la pression pour lui montrer mon mécontentement de sa rebellion.

Bref, il y a du boulot, ce n'est pas gagné, mais je suis curieux de savoir ce que je peux apporter dans ce cas (difficile du fait de l'âge avancé du cheval : à 11 ans, les mauvaises manières sont difficiles à reprendre, mais je ne pense pas impossibles car j'ai l'exemple de Sharon qui a le même âge et que j'ai guérit de sa phobie de la cravache).

Sharon : des progrès grâce au moral

Après un mois de silence radio, me revoici face à mon clavier pour vous relater les dernières évolutions de la jument.

Après avoir travaillé la jument une quinzaine de jours seul (sa propriétaire n'étant pas disponible), la jument avait pas mal progressé. Malheureusement, dès lors que sa propriétaire est revenue, nos méthodes de travail étant très différentes, la jument a commencé à donner des signes de raideurs à droite et son dos semblait sensible car elle faisait le gros dos lors de la détente au pas.

Pour moi, ces raideurs sont dues au faite que la propriétaire a la main dure et qu'elle cherche à monter la jument en la comprimant entre la main et les jambe. Qui plus est, elle utilise un mors de bride et la jument s'appuie dessus pour tirer, ce qui n'arrange rien pour sa bouche.

Il y a eu également le faite que la jument a eu des chaleurs durant la semaine où la propriétaire est revenue. Celle cî m'a avoué qu'elle s'était fachée avec la jument le premier jour. Il est fort possible que la jument, qui est très sensible ait eu des chaleurs déclenchées par sa contrariété. Toujours est-il que la jument pendant cette semaine a été "inmontable" : elle semblait errer dans le manège et impossible de la faire marcher droit ; sans doute a-t-elle des douleurs aux ovaires.

Une fois cette difficulté passée, la jument a retrouvé son allant au travail et le moral est progressivement revenu. J'ai pas mal bossé en manège le froid et la nuit de l'hiver arrivant, et j'ai beaucoup insisté sur le contact sur la rêne extérieure, pour améliorer l'engagement du postérieur interne. Cet exercice amène progressivement à la rêne contraire et j'ai ainsi pu travailler sur le cercle en rêne contraire (mêmes aides qu'en ligne droite, mais en accentuant la rêne extérieure, en l'amenant en direction de l'intérieure, et en veillant par des touches sur la rêne intérieure que le cheval reste droit).

Cet exercice a été très bénéfique à la jument. J'ai également travaillé le galop en manège (de dimensions très réduites), ce qui a permis d'améliorer son galop grâce à de nombreux départs de pied ferme.

Ajouté à celà, la jument a eu droit a des ballades avec sa propriétaire, et des séances au pré, ce qui est excellent pour son moral. De mon côté, après chaque séance de travail monté, j'ai joué un peu avec la jument en liberté dans le manège, en m'amusant à la masser, la grattouiller et lui apprendre à me suivre grâce à une distribution de pain sec mesurée.

Tout celà a contribué à rendre la jument beaucoup plus confiante et lui a permis de se détendre dans sa manière de travailler. A tel point que je peux aujourd'hui la travailler avec un stick sans qu'elle soit terrorisée (c'était encore le cas il y a 4 mois).

A noter également que sa perméabilité à la main est également bien meilleure puisque j'ai pu lui demander un peu de reculer et elle s'est exécutée volontairement (même si sa tendance va à reculer en cercle à main gauche). Je n'insiste donc pas pour l'instant sur le reculer, et l'utilise simplement pour vérifier la disponibilité de sa bouche.

J'ai eu également des louanges de la part de sa propriétaire car depuis une semaine, elle réussi pour la première fois à monter sa jument en filet simple et en équilibre (petit galop sans tirer).