Pages

vendredi 29 avril 2011

Varennes et le reculer

Aujourd'hui j'ai entrepris de tester Varennes au reculer. Je me suis vite aperçu qu'il n'en avait en faite jamais entendu parler. Le cheval a 12 ans, mais à priori, il n'a jamais été éduqué à cet exercice, qui présente pourtant de multiples vertues (rééquilibrage, musculation des abdominaux, soumission, etc).

Pour le lui demander, je procédais comme d'habitude après avoir déjà bien entamé la séance de travail, je m'arrête le long de la lice et je demande le relever d'encolure en montant les mains au contact au dessus de la bouche et en reculant légèrement mes jambes sans les appliquer aux flancs. J'incline très légèrement mon buste à mesure que mes jambes reculent et je demande le report de poids.

Bien sûr, pour la première séance, je n'attendais pas franchement un véritable reculer, mais je voulais au moins obtenir de lui qu'il entame une marche rétrograde : et c'est déjà beaucoup pour une seule séance !!! Que voulez vous, on ne se refait pas, je suis toujours trop pressé, et comme j'ai déjà obtenu gain de cause avec de nombreux chevaux à ce jeu là, rien ne m'encourage à prendre plus de précautions ...

Le cheval ne comprenait même pas ma demande de report de poids au début : figé qu'il était sur son mors et pas un seul signe encourageant. J'ai donc dû demander souvent,  me contenter de très peu et récompenser énormément (cf Capitaine Beudant) !!! Après le moindre signe de report de la masse en arrière, je caressait chaleureusement et remettait en avant au pas sur des rênes largement détendues. J'ai ensuite assez vite obtenu l'amorce du reculer par l'antérieur droit qui a été le premier à se mobiliser vers l'arrière. Mais là, ça coinçait de nouveau pour enchaîner avec la mobilisation des autres membres. Restant très calme et patient comme à mon habitude, les progrès ne venaient pas bien vite et les rares fois où Varennes daignait bouger ses autres pieds, il le faisait de manière contrainte, désordonnée et limite en défense. Je continuait toujours mes arrêts, demandes puis re-départ au pas, mais finalement, le cheval qui ne s'exécutait pas de bonne grâce essaya plusieurs parades : tentative de rotation des épaules autour des hanches, renversement de l'encolure, verrouillage de toute l'encolure sur une bouche hermétique, pour finir par une tentative de se pointer.

Là, c'était trop grave : je ne pouvais pas laisser passer cette incompréhension et je le gronda assez fortement puis le remis vivement en avant. A ce stade, je savais que j'avais été trop impatient et que je risquais de perdre la face. Je mis de côté l'exercice un moment pour me consacrer à d'autres exercices qu'il connaissait déjà et commençais à exécuter correctement : travail de 2 pistes, transitions montantes et descendantes, cercles, etc. Je m'attachais à recréer de la confiance entre nous et ne manquais aucune occasion pour le féliciter dès que ses réponses étaient satisfaisantes.

Ne voulant pas rester sur l'échec précédent, je repris l'étude du reculer après un moment lorsque je sentais le cheval reprendre du plaisir à son travail. Cette fois, je redoublais d'attention pour mes aides, et je décidais de lui demander le reculer avec une encolure un peu moins relevée que tout à l'heure : je souhaitais avant tout éviter un nouveau conflit. Et là, le déclic s'est finalement produit : le cheval avait compris et gardé en mémoire que mon action de mains continue visait à reporter du poids vers l'arrière, et il amorça très vite le mouvement, avec une moindre résistance de l'encolure et de la bouche, mais toujours après le premier pas, ça coinçait de nouveau. Comprenant que le cheval cherchait à bien faire, mais qu'une gêne l'en empêchait, je décidais d'alléger encore plus mon assiette en me cambrant encore plus et en plaquant mes abducteurs à l'avant de la selle pour m'enlever un minimum (comme si le cheval allait se pointer et que j'allais devoir me pendre à son cou). Immédiatement, je sentis Varennes se délier sous moi et enchaîner plusieurs pas. J'avais réussi à lui permettre de se libérer dans son dos et dans ses postérieurs, et j'obtenais maintenant plusieurs pas. Petits certes et pas du tout diagonalisés, mais c'était plus qu'il ne m'en fallait, et je décidais de confirmer plusieurs fois cette nouvelle expérience avant de le laisser sur ce nouveau code que nous venions d'établir. A noter les points suivants très encourageants : le cheval répondait dans la cession de mâchoire et de nuque, ce qui attestait de son adhésion à l'exercice.

Au final, je pense que cette séance fut très instructive pour chacun de nous deux, et qu'elle nous permettra dorénavant d'envisager plus sereinement l'étude du reculer. A suivre ...



Les 2 jours qui ont suivi cette première séance, Varennes m'a montré qu'il avait compris les aides du reculer car à chacune de mes demandes, il a fait preuve de bonne volonté, allant jusqu'à diagonaliser son reculer, tout en gardant une cession de nuque et répondant à des aides légères. On est sur la bonne voie !!

Aucun commentaire: