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jeudi 10 décembre 2009

Relèvement de la base de l'encolure

Aujourd'hui, après avoir travaillé Garance en carrière, en entrant à l'aire de pansage, j'allais descendre, quand j'ai voulu lui demander une mise en main en m'attachant à garder des mains fixes et au dessus de la bouche, j'ai réussi à obtenir une décontraction de la bouche suivie d'une cession de la nuque dans la légèreté. Mes mains, cessèrent immédiatement leur demande, mais en restant relativement hautes, de manière à ce que la jument conserve une attitude relevée. Ceci c'est fait à l'arrêt, jambes détendues, assiette profonde et dos ferme et bien redressé.

Une fois obtenu, j'ai rendu les rênes complètement pour qu'elle reprenne une attitude neutre, et quelques secondes après j'ai redemandé la même chose. La jument a encore une fois essayé de se soustraire à ma demande en arrachant un peu les rênes en bas et vers l'avant, comme si elle comprenait une demande d'extension d'encolure, mais mes mains fermes et mon dos bien fixe lui ont indiqué que ce n'était pas ce que j'attendais, et finalement elle a à nouveau décontracté sa bouche puis cédé dans sa nuque. Je l'ai évidemment chaleureusement récompensé.

Après 5 ou 6 séquences de ce type, la jument y répondait parfaitement, et je décidais de faire quelques pas dans cette attitude pour voir si j'arrivais à la fixer, et effectivement, la jument fonctionnait à merveille ainsi, dans une légèreté que je n'avais pas connu durant l'heure de travail précédente.

Je décidais alors de lui demander de reculer, toujours dans cette attitude et avec un contact très léger et relevé. La jument m'a alors gratifié de son plus beau reculer qu'elle ait pu faire jusqu'à aujourd'hui. Ses battues était parfaitement diagonalisées et sa trajectoire était idéalement droite, avec un contact identique sur les 2 rênes.

Je la remis en avant au pas en la félicitant bien et je l'arrêtais en lui rendant à nouveau toutes les rênes. En les reprenant et lui demandant de se tenir à nouveau, j'ai alors clairement senti ce que beaucoup d'auteurs mentionnaient dans leurs ouvrages sous le terme de "relèvement de la base d'encolure". La jument avait alors une attitude du devant beaucoup plus ferme que d'ordinaire tout en conservant une superbe légèreté. Je sentais clairement que cela était dû aux muscles releveurs de la base de l'encolure, c'est à dire ceux qui sont situés juste en avant du garrot, sur le dessus de l'encolure.

Lors de mes prochaines séances, je prendrais le temps après une détente classique, de lui demander cet exercice avant tout travail plus élaboré, car il conditionne apparemment pour beaucoup la qualité de ce qui suivra.

mercredi 9 décembre 2009

Le bitless maison en photos sur Garance (SF - 15 ans)

Voici Garance, jument SF de 15 ans, et accessoirement top modèle, qui nous présente la dernière collection bitless maison ... Enjoy ;)



vendredi 4 décembre 2009

Traduction d'une vidéo sur la réadaptation à la selle du trotteur de réforme

Une petite vidéo d'une professionnelle Australienne, cavalière de dressage émérite qui semble avoir une solide expérience des trotteurs de réforme.
(la partie intéressante démarre à 1mn52 à mon sens).






Cette vidéo est la présentation d'un de ses DVD qui est disponible à la vente, donc il y a plusieurs séquences extraites du DVD, mais on n'a que des bribes de son propos, pas la méthode complète. C'est juste un avant goût (un "teaser"), mais il a le mérite de présenter une progression et je pense que beaucoup reconnaîtront des expériences vécues dans leur quête du galop.

Entre autres, elle préconise d'arrêter le cheval qui embarque au moyen d'une "one rein stop" : litteralement, une rêne d'arrêt isolée. C'est une technique très utilisée par les cow-boys qui est un peu expéditive mais efficace et aux grands maux les grands remèdes. Ca consiste à imprimer à la bouche du cheval une forte traction unilatérale (une seule rêne) pour l'obliger à plier son bout du nez en direction de ses flancs.

Une chose caractéristique chez le trotteur qui embarque est de se coller la tête en l'air pour prendre le grand trot. Or il est connu que mécaniquement, un cheval dont l'encolure est pliée ne peut pas utiliser ses muscles releveurs de l'encolure, et donc ça aide à désamorcer la spirale infernale du cheval qui prend la main.

Ensuite, elle parle du travail en rondeur, de l'équilibrage sur le cercle, de la cession à la jambe intérieur (pour l'empêcher de se coucher au trot dans les virages) et indique qu'une fois ces notions connues du cheval, il peut aborder le travail au galop.

Il est alors question de travail au galop sur des cercles de 20 m, de conserver puis de développer son galop pour obtenir une allure à 3 temps. Elle conseille de se contenter de peu : il vaut mieux faire 3 bonnes foulées de galop et revenir au trot pour redemander souvent, plutôt que de faire la fusée en travers de la carrière ... ça me rappelle d'ailleurs une phrase célèbre du Capitaine Beudant : "demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup" ...

Elle préconise de demander le galop depuis le petit trot, et si le cheval se met à courir au trot, il faudra revenir à un trot plus cool avant de redemander le galop.
Elle mentionne également qu'elle profite du fait que le cheval ait changé d'environnement depuis les courses, une carrière différente de sa piste, un nouveau cavalier, pour qu'il se remette en question.

Le cheval ne doit pas s'appuyer sur la main et il faut s'attacher à garder un contact léger.
Il est à noter qu'elle parle beaucoup au cheval (indépendamment du fait qu'elle parle beaucoup dans l'absolu d'ailleurs) et qu'une fois au galop, on peut l'entendre rythmer les foulées d'un appel de langue.

Enfin pour finir, elle passe quelques barres au galop pour terminer sa démonstration.

Voilà en tout cas ce que j'ai retenu de cette vidéo, j'espère avoir traduit le plus fidèlement possible ce qui y est présenté.

Essai du bitless "fabrication maison"

Je viens juste d'essayer le bitless de ma fabrication (à base de cordes / macramé) , avec une jument de 15 ans qui dispose d'un bon dressage.
J'ai d'abord fait un test dans un rond de longe pour voir comment elle réagissait aux commandes puis voyant que tout avait l'air de bien se passer, je me suis lancé en carrière, alors que 5 autres cavaliers tournaient également ( sur 60m x 20m quand même ).

Je doit avouer que mon avis est assez mitigé.

Tout d'abord, je tiens à préciser que mon bitless n'a à mon sens rien à envier à ceux qui sont disponibles sur le marché : il est ajusté correctement sur le chanfrein, les boucles des côtés descendent suffisamment bas et les cordelettes coulissantes sont assez fines (6 mm) pour qu'elles ne risquent pas de se gripper alors qu'on effectue une descente de main.

En ce qui concerne les sensations que j'ai pu avoir, je dirai qu'elles n'étaient pas franchement au rendez vous. J'entends par là que je n'ai pas retrouvé les boutons habituels du filet : la communication est beaucoup plus basique, plus binaire en faite. Il est possible de demander une incurvation d'encolure, mais sans grande précision, et surtout, lorsque celle cî correspond à ce qu'on attend, je trouve qu'il est plus délicat d'ajuster la hauteur du placer avec la rêne extérieure.

Au galop, lorsque j'insistais pour avoir un pli plus prononcé, j'ai à plusieurs reprises eu des protestations de ma jument, secouant la tête en résistant, indiquant que ça ne lui plaisait pas beaucoup.

A sa décharge, il faut quand même bien noter que c'était la première fois qu'elle était "embouchée" (je ne sais pas si on peut parler d'embouchure) avec un bitless, et que sans doute elle indiquait son incompréhension des aides ... J'imagine qu'il faut un peu plus de temps pour qu'elle soit un peu plus perméable à ces indications.

Concernant le frein, je n'ai rien eu à redire, elle l'a parfaitement bien compris et respecté.

Par contre, je trouve que cette monte laisse plus de latitude au cheval, dans la mesure où les actions sur les rênes doivent être vraiment furtives. Cela peut être un bon point pour les balades notamment, ou les séances "détente", mais je ne peux pas vraiment me prononcer encore, n'ayant pas testé la balade en bitless (une prochaine fois) ... En revanche, j'avais un peu la sensation que la jument était plus "flottante" qu'en filet (ce qui revient un peu à ce que je disais au début à propos du manque de précision) et je ne sais pas vraiment si j'arriverai à dresser un jeune cheval avec ce type d'embouchure.

En définitif, pour cette première séance, je dirais que j'ai été plutôt satisfait de cet essai. Il est clair que je n'ai pas abordé des mouvements nouveaux aujourd'hui, le bitless étant lui-même déjà un changement suffisamment important, mais la communication aura été intéressante et je pense que ça apportera toujours une corde de plus à nos arcs (à la jument et à moi). Je suis convaincu que toutes les expériences de dressage contribuent d'une manière générale à améliorer la compréhension dans le couple cheval/cavalier.

L'extension d'encolure

je voudrais mettre l'accent sur un exercice tout simple et qui s'inscrit tout à fait dans l'esprit d'une bonne détente : l'extension d'encolure.

C'est une attitude dans laquelle on recherche à ce que le cheval étire ses chaines musculaires en pointant son encolure en direction du bas. Il faut néanmoins veiller à ne pas perdre d'activité car les chevaux ont vite tendance à se laisser aller. Si on reste dans le mouvement et que les postérieurs continuent de "pousser", on obtient un précieux moyen de "détendre" le cheval au sens premier du terme, et de le mettre dans une bonne disposition pour attaquer le travail , qui lui visera à l'inverse à comprimer ses "ressorts".

Pour obtenir une extension d'encolure, je dirais d'abord que je ne suis pas fan du "peignage" de rênes : je trouve que ça apprend au contraire au cheval à arracher les rênes, ce qui est plutôt un inconvénient de taille. Au contraire, je procède de la façon suivante :

  1. monter les mains au contact (sans tirer) au dessus de la bouche (c'est à dire que le mors de filet agira sur la commissure des lèvres et pas du tout sur la langue). Le cheval se sentira gêné par ce contact, il essaiera de s'en débarrasser en levant la tête tout naturellement.

    Attention !!! Il y a là un piège qui déstabilise beaucoup de cavaliers : ils se disent "Aïe, mon cheval est creux, je ne travaille plus dans le bon sens, je vais faire une descente de mains".
    ERREUR !!! BUG !!! Au contraire, le cavalier est alors en train d'apprendre au cheval qu'il peut se débarrasser du contact de la main en levant la tête ... C'est alors le début de la fin ! lol!

    Le principe est au contraire de maintenir le contact tant qu'on n'obtient pas le plus petit signe de descente vers le bas. Par contre, c'est ici un point très important, il faudra guetter ce moindre signe de descente du bout du nez, et immédiatement alléger le contact pour faire comprendre au cheval que sa réponse est bien celle attendue.

  2. le cheval amorce donc une descente d'encolure : tant qu'il va dans le bon sens, le contact reste très léger. A l'inverse, dès qu'il tente de remonter sa tête, le contact se durcira. D'essais en erreurs, le cheval comprendra très vite que l'on souhaite qu'il aille tendre son bout du nez vers le bas, et une fois arrivé en position basse, le contact redeviendra bien évidemment très léger. Encore une fois, on n'oubliera pas de garder de l'activité en accompagnant bien de l'assiette.


En outre, lorsque le cheval aura assimilé ces aides, l'extension d'encolure sera notamment très pratique en extérieur pour inciter le cheval à aller sentir un objet qui l'effraye (comme un panneau de travaux par exemple Wink ).

Ce dressage permet enfin et surtout d'obtenir ce qu'on appelle la fidélité à la main. C'est à dire qu'en toutes circonstances, le cheval ne doit pas fuir le contact de la main, mais au contraire se rattacher à lui comme un enfant qui tiendrai la main de sa mère.

Voilà pour ma part ce qui importe essentiellement lors de la phase de détente se résume en quelques mots : échauffer, activer, étirer. Ces trois éléments contribuent tous à rendre le cheval disponible physiquement et mentalement, pour pouvoir ensuite effectuer un travail spécifique.

J'ajouterai une dernière chose pour les chevaux qui vivent en boxe et qui n'ont donc pas la possibilité d'évacuer toute leur énergie en dehors de leur sortie quotidienne : il est essentiel de leur prévoir un peu de temps en premier lieu pour qu'ils évacuent leur trop plein d'énergie, et le stress du confinement qui peut gagner certains d'entre eux. J'ai connu des chevaux qui étaient insupportables à travailler tout simplement parce qu'ils n'avaient pas la possibilité d'évacuer leur trop plein. Il peut donc s'avérer nécessaire lorsque c'est le cas, de lâcher le cheval au préalable dans un rond de longe. Attention alors au moment où vous lâcherez la bête, de ne pas vous tenir à côté de lui, mais bien de lui faire face, le dos à la sortie, de sorte qu'il doive d'abord faire un demi tour pour pouvoir jeter son feu, vous laissant ainsi le temps d'esquiver une éventuelle ruade un peu trop près .

Etude sur le reclassement des chevaux de réformes

J'ai trouvé une étude sur le reclassement des chevaux de réformes, disponible sur le site de la
FIVAL :

Etude de l’impact de la réforme des chevaux de courses sur le marché du cheval de sport, loisir et travail

http://www.fival.info/images/stories//pdf/Reforme_des_chevaux_de_course.pdf

Conférences sur le dos du cheval

Je me permet de mettre un lien au sujet d'une série de vidéos reportages sur une journée de conférences sur le thème du dos du cheval qui a eu lieu avec Jean Marie Denoix (professeur vétérinaire) et Michel Robert (cavalier de CSO).

Toutes les vidéos sont disponibles ici : http://wanevents.com/AFCTV

Voici cî dessous qualques remarques qui m'ont paru intéressantes à relever.

9h15 anatomie du dos

4'20 : "la mécanique du dos d'un galopeur fonctionne selon une très grande flexibilité lombo-sacrale"

4'40 : "le dos d'un trotteur fonctionne complètement différemment, tout en rotation et en latéro-flexion"

8'30 : "les chevaux comme les humains sont asymétriques, on peut le compenser dans une certaine mesure mais il faut accepter cette idée"

9'50 : "on peut constater chez certains chevaux une amyothrophie (perte musculaire localisée) à certains endroits du dos et celà traduit souvent le signes de lésions dorsales"

12' : "quand un cheval baisse la tête, son dos, en région thoracique,
remonte. Donc l'abaissement de l'encolure aide le cheval à supporter le
poids du cavalier"

14'10 : "anatomiquement, un cheval ne
peut pas faire de latéro-flexion" => la thèse officielle du dressage
de compétition est en pleine contradiction avec cette réalité.

21'30 : "une fausse idée répandue chez les cavaliers : 'mon cheval engage bien car il est très musclé du dos' ! Les muscles qui provoquent l'engagement sont en réalités dans l'abdomen, sous les vertèbres (muscles psoas)"

26' : "la proprioception est la connaissance inconsciente de la position du corps dans l'espace"

28'40 : "il n'y a qu'un seul moyen pour éduquer la proprioception : c'est la variété des positions (de l'encolure, du dos, travail en ligne droite, sur le cercle, en flexion, en extension)"

30'15 : "concernant l'embonpoint d'un cheval de sport, si on ne voit pas les dernières côtes, c'est qu'il y a trop de graisse => toute une éducation à refaire des juges de modèles et allures, comme des juges de dressages (où les chevaux sont souvent trop gras)"

31'28 : "pour diminuer les contraintes mécaniques (risques de lésions, d'arthrose), il faut développer conjointement les muscles extenseurs et les fléchisseurs du dos en même temps, pour éviter des déséquilibres sur les formations anatomiques profondes" - "les muscles abdominaux se contractent pour équilibrer les contraintes sur la colonne vertébrale"

33'20 : "une façon de développer les muscles psoas est de reculer car dans ce mouvement, les psoas doivent refluer toute la masse du cheval en arrière, en plus des membres postérieurs"

10h biomécanique du dos

20'15 : "tout se complique quand on
combine des mouvements de flexion-extension avec des mouvements de
latéro-flexion" => dès qu'on cherche la symétrie sur le cercle à
droite et à gauche, tout se complique => on peut améliorer celà en
travaillant progressivement des allures lentes vers les allures plus
vives

22'23 : "une des causes du cheval qui se désuni au galop
est le défaut de latéro-flexion" => d'où l'importance d'éduquer la
proprioception des mouvements du cheval sur le cercle

Travail de deux pistes

Ce qui suit n'engage que moi, cela correspond à mes essais, basés sur ma compréhension des textes de Philippe Karl et l'expérience que j'ai pu en faire. N'ayant jamais rencontré ce Maître, je ne peux pas prétendre refléter sa pensée, et simplement je publie cet article à titre d'étude personnelle. Il sera amené à évoluer dans le temps sans doute, ou d'autres articles pourront le compléter voir le contredire, selon que l'expérience ou mes lectures me feront évoluer. 

On distingue 4 exercices principaux dans le travail de 2 pistes avec plus ou moins de variantes dans chacun.
2 exercices qui se pratiquent dans le pli inverse au mouvement :
  • L'épaule en dedans ("la première et la dernière des leçons à donner à un cheval" dixit La Guérinière). Le cheval pousse avec son postérieur extérieur (à la piste), charge son épaule extérieure et engage son postérieur intérieur sur une 2ème piste un peu plus à l'intérieur, et dessine avec son antérieur intérieur une 3ème piste encore plus à l'intérieur.
  • La contre épaule en dedans (qui à une main donnée de pratique à l'inverse de l'épaule en dedans). Le cheval pousse avec son postérieur intérieur (sur une 3ème piste en partant de la piste), charge son épaule intérieure et engage son postérieur extérieur sur une 2ème piste un peu plus à l'extérieur, et suis la piste avec son antérieur extérieur.
2 exercices qui se pratiquent dans le pli correspondant au mouvement (appuyers) :
  • Le travers (c'est la même attitude que la pirouette). Sur le cercle, celà correspond aux hanches en dedans, sur la piste, c'est la tête au mur. (A compléter)
  • Le renvers (c'est la même attitude que la pirouette inversée). Sur le cercle, celà correspond aux hanches en dehors, sur la piste, c'est la croupe au mur.(A compléter)
"L'appuyer est le placer du galop" - Steinbrecht
"L'appuyer favorise le galop comme le galop favorise l'appuyer" - Philippe KARL

Rôles de l'assiette
L'assiette peut être vue de 2 façons :
  • Elle peut avoir un rôle dynamisant en accompagnant le mouvement, ou au contraire un rôle de frein, en incitant à ralentir. 
  • Elle peut aider à faire fonctionner le cheval dans sa locomotion, en favorisant la mobilité par allègement des membres qui doivent avoir le plus d'amplitude dans un mouvement donné et en même temps pénalisant la mobilité des membres qui doivent avoir moins d'amplitude.
Ainsi, en ligne droite, le poids du cavalier doit être réparti également sur ses 2 fesses. En cercle, selon que l'on cherche à garder le cheval sur une épaule ou l'autre, on s'appuiera du côté souhaité. Cela permet ainsi de corriger la tendance du cheval à suivre son inflexion naturelle.

Dans le travail de 2 pistes, en ligne droite, l'assiette incitera le mouvement du côté où se dirige le cheval.
Dans le travail de 2 pistes, en cercle, en revanche, il s'opère une conversion de tout le corps du cheval autour du membre le plus à l'intérieur du cercle. L'assiette devra alors prendre appui sur ce membre pour alléger les 3 autres membres et faciliter leur mobilité.

A titre plus personnel :
Rôles des mains
Du point de vue du travail des mains et plus particulièrement de celui des doigts, j'ai remarqué que leur action était souvent mieux comprise par le cheval lorsqu' une seule des deux mains s'adressait à lui. Ainsi, lorsqu'une main demande de la légèreté d'un côté par le jeu des doigts, l'autre main assure une liaison fixe avec la bouche du cheval. La demande de main se faisant par le jeu des doigts, on pourrait rapprocher ce principe du fameux "mains sans jambes, jambes sans mains" de Baucher, dans le sens "main gauche sans main droite, main droite sans main gauche".
Dans le travail de 2 pistes, il ressort de cette observation qu'on peut limiter la mobilité de l'épaule d'un côté avec une main fixe et alléger l'autre épaule donc favoriser l'activité par le jeu des doigts. On peut ainsi jouer entre l'assiette, la jambe qui demande et le jeu des doigts pour obtenir un mouvement donné.

L'importance de l'action discontinue de la main est en particulier reconnaissable pour contrôler la direction du cheval dans le reculer. En effet, souvent les chevaux ont tendance à ne pas reculer droits. Concrètement, on observe que le cheval se met à charger une épaule et à raccourcir son côté opposé. Pour un reculer sur la piste à main droite, le cheval, attiré par la paroi au niveau des épaules et repoussé par la paroi au niveau des hanches, aura tendance à reculer vers la droite. Pour contrer cette tendance, il faudra donc ramener les épaules sur la piste et limiter l'écartement des hanches. Pour limiter l'écartement des hanches, il faudra soutenir celle ci avec une jambe bien descendue et reculée, et pour ramener du poids de l'épaule gauche vers la droite, amener le bout du nez légèrement vers la droite et fixer la main droite, puis demander par actions discontinue des doigts de la main gauche, l'allègement de l'épaule gauche .
Par ces mêmes principes, on pourra guider plus tard le cheval en cercle au reculer.

Lorsque le cheval a bien compris la rêne isolée et qu'il donne facilement la cession latérale de l'encolure, la flexion verticale de l'angle tête encolure, s'obtient très facilement, et peut même s'avérer trop prononcée (cheval encapuchonné). Pour éviter celà, il faut relever le cheval avec des demi-arrêts sur la rêne extérieure au pli de l'encolure. Le cheval comprend ainsi la rêne intérieure (par rapport au pli d'encolure) comme une incitation à l'abaissement de l'encolure, et la rêne extérieure comme une demande de relèvement.




mercredi 18 novembre 2009

lundi 9 novembre 2009

Tresse en noeuds plats (macramé)

Pour réaliser un macramé, on utilise 2 bouts dormants ( qui serviront de support ) et 2 autres bouts que l'on nouera ensemble alternativement de part et d'autre des 2 dormants.

Voici la procédure en images, la simplicité de la chose rend tout commentaire inutile ...


 
 
 
 
 
 
 

Fabriquer une embouchure "bitless" (sans mors)

Avec un peu d'astuce et quelques fournitures, il est possible de se fabriquer une embouchure sans mors (bitless) assez efficace et à moindre coût. Voici en photo à quoi ressemble mon ouvrage :



Le rendu n'est pas optimal sur cette photo car il reste encore des chutes de corde à couper, je tâcherai de la remplacer prochainement par la photo finale lorsque les finitions auront été faites, mais on peut d'ores et déjà avoir une idée précise du modèle de bitless dont il s'agit.
Il est constitué d'une muserolle en macramé et de deux cordelettes coulissantes en dessous de la machoire qui agissent sur des noeuds de pression de part et d'autre de la muserolle, par un système de rênes croisées.

I) MATERIEL

J'ai recensé dans la photo cî dessous, les outils et fournitures dont nous auront besoin. Les 4 anneaux soudés n'y sont pas présentés, mais ils seront cités dans la nomenclature.


NOMENCLATURE :
- 2 x 1,50m de drisse marine polyester de 3 mm (2 couleurs à choisir pour le macramé de la muserolle)
- 1 x 0.90m de drisse marine polyester de 6 mm
- 1 x 1.60m de drisse marine polyester de 6 mm
- 4 x 1 anneau soudé de 30 mm
- du ruban adhésif
- 1 x épingle à nourrice
- 1 mètre ruban / 1 règle graduée
- 1 couteau
- 1 briquet
- 1 fer à souder (facultatif)

PRIX DE REVIENT
drisse marine 3 mm : 1€20
drisse marine 6 mm : 2 €
anneaux soudés : 2€35
______________________
total : 5€55

II L'ÂME DU BITLESS

J'appelle "âme" l'ossature de l'embouchure bitless. Elle est constituée en drisse de 6mm.
  1. Repérer le milieu des 2 drisses de 6mm et les assembler en ce point à l'aide d'une épingle à nourrice. On solidarisera les 2 drisses avec 2 tours de ruban adhésif de part et d'autre de l'épingle à nourrice. Cette petite astuce préliminaire nous permettra par la suite de nous assurer du bon placement relatif des 2 bouts, et permettra de faire tendre les bouts à travailler en plaçant notre petit montage sur un clou que l'on pourra planter sur notre plan de travail ... Attention, je ne parle pas de la table de la cuisine !!! Préférez une planche suffisamment grande que vous pourrez poser sur vos genoux.
  2. Prendre le bout de 90 cm et nouer un anneau à une de ses extrémités (laisser le moins possible de corde dépasser du noeud)  (même noeud que pour la boucle de fermeture du licol éthologique) .
  3.  Faire un double noeud inversé entre les 2 bouts de drisse de 6mm, à environ 7cm du premier noeud d'anneau (idem noeuds de pression du licol éthologique).
  4. Mesurer ensuite la taille de muserolle qu'on souhaite avoir (pour moi qui montes plutôt de grands chevaux, je compte 29cm, mais si vous montez des pur-sangs avec de petites têtes, il faudra compter un peu moins ). Faire un double noeud inversé entre les 2 bouts de drisse de 6mm.
  5. Mesurer à nouveau 7cm depuis le dernier noeud et nouer un second anneau sur le restant du bout de 90cm.
  6. Notre bitless prend forme, croiser les restants de drisse de 160cm et les passer dans les anneaux des montants opposés.
  7. Nouer les 2 anneaux restants à 29cm du précédent noeud de pression de la muserolle
On n'aura plus besoin de l'épingle à nourrice et des morceaux de ruban adhésif : les retirer et vérifier que les noeuds sont bien noués symétriquement le long des 2 côtés du bitless. Vérifier également que les 2 drisses de la muserolle sont bien de même longueur entre les noeuds de pression.


III LA MUSEROLLE DECORATIVE EN MACRAME

Pour réaliser la muserolle de macramé, il faut préalablement dé-serrer un premier noeud de pression de la muserolle réalisée précédemment.
  1. Faire passer les drisses de 3mm dans le noeud de pression de la muserolle, et placer une cordelette de part et d'autre des 2 drisses de l'âme. Re-serrer le noeud de pression.
  2. Démarrer le macramé avec les 2 drisses de 3mm autour des 2 drisses de 6mm de l'âme, et le continuer jusqu'au second noeud de pression. Les opérations sont décrites en images ici.
  3. Dé-serrer également le second noeud de pression et faire passer de la même manière qu'en §1 les restants de drisses de 3mm.
  4. Faire un noeud simple entre les pendants de drisses de 3mm après avoir re-serré les 2 noeuds de pression.

Pour terminer le bitless, couper au plus près des noeuds les chutes de drisses à l'aide d'un fer à souder avec une vieille panne (elle va se salir de polyester fondu, donc inutile de gâcher une panne neuve).

... Et voilà !!! Vous pouvez monter le bitless sur votre bridon et fixer les rênes aux anneaux du bas.

Votre pourrez maintenant vous initier aux joies de la monte sans mors. Attention tout de même à prendre le temps de vérifier que votre monture accepte bien ce nouveau matériel et qu'elle comprend bien les nouvelles aides.

vendredi 6 novembre 2009

La boucle de fermeture du licol éthologique

Cette boucle est en faite le même noeud double inversé que pour les noeuds de pression du licol, à la différence qu'elle s'obtient avec un seul bout qu'on replie sur lui-même après le 1er noeud pour former la boucle et continuer avec le 2nd noeud. Mais plutôt qu'une longue explication, voyez plutôt la procédure en images ...






Les noeuds de pression du licol éthologique

Voici les étapes à suivre pour faire les noeuds de pression qui agissent sur les côtés du chanfrein, avec un licol américain, ou encore licol éthologique. Il me semble que ce noeud s'appelle le double noeud inversé (il est constitué de 2 noeuds simples, entrelacés et faits en sens inverse l'un de l'autre).








mardi 21 juillet 2009

Varennes, un grand timide plein d'énergie

Varennes est un cheval de selle français de 9 ans. D'un beau modèle, il dispose de beaucoup de force et d'une grande sensibilité. C'est donc un cheval délicat à monter car il requiert une équitation de finesse et de psychologie.

Les premières fois que je l'ai monté, j'avais l'impression d'être un passager clandestin à son bord. Le cheval répondait parfois à mes demandes, mais j'étais incapable d'en disposer complètement. Monsieur était très "sur l'oeil" à propos de tout et de rien, et à tout moments, pouvait creuser le dos, et s'enfuir en trombe, si ce n'était pas agrémenté de coups de cul.

On m'avait signalé que le cheval était très susceptible, et donc j'avais pris le parti d'avoir une main hyper légère et des jambes plus que timides. D'ailleurs j'avais bien remarqué cette sensibilité exacerbée car dès que ma main venait au contact, ou que mes jambes bougeaient un peu, le cheval montait en pression et se braquait.

Tant bien que mal, je le montais donc à l'occasion lorsque sa propriétaire était absente et qu'elle me sollicitait pour le sortir, mais sans grand suivi dans les séances, puisque d'une séance sur l'autre, de l'eau avait coulé sous les ponts. Son embouchure était alors un simple filet à gros canons de cuivre, et le plus souvent associé à une paire de rênes allemandes.

Sa propriétaire, ferrue d'obstacle commençait à se lasser de ce cheval car après 2 ans dans ses écuries, le cheval était toujours aussi susceptible et lunatique et aucune amélioration ne semblait venir quant à ses objectifs à l'obstacle. Pire, le cheval avait pris par moments une phobie des barres qui l'empêchait même de s'en approcher sans aucune intention de les sauter.

Un beau matin d'hiver, alors que je n'avais jusque là pas rencontré de problème de défenses trop avérées, j'eu à encaisser plusieurs séries de coups de culs enchaînés et qui pour finir ne ressemblaient en rien à des bonds de gaîté mais finissaient plutôt par me laisser penser que j'étais devenu indésirable à bord ... Je ne comprenais pas ce qui avait pu se passer. Pourquoi ce cheval qui jusque là s'était montré coopératif, malgré les quelques signes d'instabilité, était il devenu joueur à ce point ???

J'appris par la suite que le cheval avait jusque là été traité par un médicament aux plantes pour calmer l'anxiété et que le traitement avait été arrêté depuis ... Et surtout, qu'il n'était pas sorti de son box, les 2 jours précédents ma séance !!! Le cheval avait donc tout simplement emmagasiné un trop plein d'énergie et un surplus de stress à l'écurie, et avait besoin d'évacuer tout celà.

Le lendemain, par précaution, je pris le parti de le lacher dans le rond de longe avant de le monter pour qu'il jette son feu. Et effectivement, je compris qu'il débordait toujours d'énergie. En passant, lorsque je lâche un cheval en liberté, je prends toujours les précautions suivantes :
  1. je l'amène au paddock et aussitôt passé la porte, je lui tourne la tête vers moi (et donc vers l'entrée).
  2. je passe le bout d'un doigt dans l'anneau du licol où est attaché la longe, pour pouvoir maintenir une tension dans le licol, le temps que je décroche le mousqueton (attention à ne pas faire de bruit en ôtant le mousqueton, faute de quoi, le cheval risquerai de tenter de partir alors que la longe est encore attachée, et auquel cas, il faudra le tenir fermement).
  3. une fois le mousqueton retiré, je retire mon doigt de l'anneau : si le cheval est stressé, il va alors planter les antérieurs dans le sol avant de bondir en faisant un demi-tour sur place pour se lancer dans un galop effreiné dans le paddock.
Ce procédé est la règle de sécurité minimale à appliquer avant de lâcher un cheval. Sans quoi, le risque est trop grand de se prendre un coup de pied "de gaîté" au moment où le cheval va s'élancer.

Revenons en néanmoins à nos mouton et surtout à notre Varennes, il s'en suivi une bonne séance de travail monté sans rodéo. Depuis, lorsque je sors le cheval, je m'assure de savoir ce qu'il a fait les jours précédents, afin d'adapter mon programme. Le fait est que lorsqu'il a été monté la veille, le cheval est beaucoup plus "gérable".

Dernièrement, un reportage sur la méthode d'entraînement des chevaux de Pierre Pradier (ancien vétérinaire de l'équipe de France et grand homme de cheval), m'a ouvert les yeux sur une pièce manquante à mon équitation (oubliée devrais-je dire) : le travail en extension d'encolure. Partant du principe bien connu dans les milieux sportifs que toute articulation devait être élonguée avant d'être raccourcie, ce Monsieur rappelait qu'avant de chercher à rassembler les chevaux, il était nécéssaire de les "détendre". Ce mot prenait alors toute sa signification en tant que 1ère phase du travail d'un cheval.

Il insistait même en rappelant qu'avant de pouvoir demander quoi que ce soit à un cheval, la première des choses à obtenir était la "fidélité à la main". Immédiatement, en voyant le cheval sur la vidéo travailler en extension d'encolure, à la recherche du contact des rênes, je ne pu m'empêcher de rapprocher celà au concept bien décrit dans le livre de Nicolas Blondeau ("Le Débourrage"), de "la main impulsive". Ce dernier affirmait en effet que la base du travail du débourrage consistait à obtenir du cheval qu'il accepte le contact du mors et ne le lâche plus. On pouvait ainsi mener un cheval confiant, telle une mère qui tiendrait la main d'un enfant.

Je cherchais alors dans mes souvenirs comment j'avais déjà pu obtenir une extension d'encolure, et je me rappelais en avoir déjà fait l'expérience en établissant un contact avec la bouche du cheval et en levant les mains bien haut. J'avais même entendu parler d'une méthode qui consistait à "peigner les rênes" des deux mains vers le haut, pour que le cheval plonge, mais me semblait avoir également lu que cette méthode présentait l'inconvénient que les chevaux prenaient l'habitude d'arracher les rênes. Ayant bien retenu le principe d'équitation décrit dans les bons manuels comme quoi il fallait toujours avoir la main au dessus de la bouche du cheval, je retenais plutôt cette première solution (qui plus est, Jean D'Orgeix insistait beaucoup dans son dernier livre "Dresser c'est simple" sur la nécéssité d'avoir toujours la main haute et sur l'hérésie de la main basse).

Je décidais donc de tenter l'expérience et de procéder donc sur Varennes à un test grandeur nature de ces vérités. J'allais donc commencer ma détente au pas, en cherchant tout simplement une extension d'encolure, en recherchant le plus de confiance possible de la part du cheval. Et le miracle se produisit : en plaçant mes mains au contact et au dessus de sa bouche (en plaçant les mains en haut et très en avant, bras presques tendus), je vis le cheval opposer une résistance égale à mon contact, mais dirigée vers le bas ... Sur ce je m'empressais de rendre un peu les rênes pour l'inciter à descendre son bout du nez, et c'est ce qui se produisit. En réitérant ma demande plusieurs fois de suite, je réussit assez vite à obtenir la fameuse descente d'encolure, et je constatait alors non seulement que le cheval m'offrait un contact franc à la main mais surtout qu'il me donnait également un dos beaucoup plus ferme, et une amplitude du pas impressionnante.

Ainsi, miraculeusement, le cheval devint très vite plus confiant en son cavalier comme en lui même, et réussit à surmonter progressivement ses anciennes peurs. Dès que l'une d'elles revenait, je n'avait qu'à accompagner le cheval en lui offrant un contact franc avec des mains dirigées vers le haut, pour qu'immédiatement, il redevienne plus confiant, à mesure que sa tête redescendait.

Après une détente au pas, je pris le trot et procédant de même, j'obtint les mêmes résultats, avec un cheval certes sur les épaules, mais ceci n'étant que temporaire car par la suite, au cours du travail, le cheval vint se placer de lui même dans la bonne attitude, à mesure que je raccourcissait mes rênes.

Dès lors, je fixait pour acquis dans ma pratique que je consacrerait chaque jours 5 minutes de ma détente comme de mon retour au calme, à un travail en extension d'encolure, qui avait à mon sens encore plus de vertue que l'épaule en dedans pour les jeunes chevaux.

Ceci modifia également ma pratique de l'équitation dans le fait que j'avais là acquis la certitude qu'il ne fallait jamais tirer vers sois les rênes (source de contractions), mais plutôt s'efforcer de simplement monter les mains au contact, pour rester dans le mouvement et simplement influencer la perméabilité du cheval.