Pages

mardi 25 septembre 2012

Pad en mousse contre les plaies de garrot

L'hiver dernier, le cheval ayant perdu de l'état, ma selle ne se trouvait plus suffisamment dégarrotée et lui a causé une mauvaise blessure au garrot. Les muscles du côté du garrot ayant fondu, la selle n'était plus en adéquation avec la morphologie du cheval. J'ai alors essayé plusieurs selles, mais sans succès pour en trouver une qui convienne à ce garrot saillant.

Evidemment, j'ai pris le parti de ne plus le monter jusqu'à cicatrisation de la plaie, mais ensuite, la peau ayant été fragilisée, la plaie venait systématiquement à s'abîmer de nouveau ...

J'ai réalisé un petit pad de mousse avec la matelassure d'un tapis à langer les bébés. Les bords ayant une section triangulaire, j'avais trouvé intéressant de tester ce procédé, en l'améliorant par une petite découpe aux ciseaux à l'emplacement du garrot. Pour info, on trouve ce type de tapis pour environ 15€ :


Ce pad a été posé directement au contact de la peau du cheval, et juste sur le garrot, la partie la plus épaisse dirigée vers l'arrière. Je sellais ensuite le cheval comme à mon habitude avec un tapis + un amortisseur en mouton en pensant à bien dégarroter l'ensemble pour bien le décoller de la peau. Dès lors, je pu à nouveau remonter avec ma selle et son garrot a pu terminer sa cicatrisation.

Après une première séance d'essai, j'avais remarqué que la mousse ne pourrait pas durer dans le temps car elle se déchirait déjà en son milieu. Je décidais de renforcer le dessus du pad avec du ruban adhésif en toile et depuis, le pad ne s'est plus jamais déchiré.

Voici les photos et dimensions du pad :




samedi 14 juillet 2012

Pas compté, diagonalisation et ébauche de piaffe monté

Après avoir travaillé quelques temps l'usage des aides diagonales (jambe gauche - main droite, ou jambe droite - main gauche), le cheval est maintenant capable de tourner en rêne d'appui, d'exécuter des travers autant que des renvers, et s'approche chaque jour un peu plus de la rectitude.

Il commence à faire chaud et mon emploi du temps m'oblige assez souvent à venir sortir le cheval entre 12h et 14h. Du coup, j'adapte mes séances pour démarrer tranquillement par un petit trotting en extérieur comprenant du plat et du relief. De sorte que de retour dans la carrière, le cheval est prêt à travailler avec plus d'allant. Qui plus est, je marque une pause systématiquement en entrant dans la carrière et je le récompense pour l'effort qu'il a fourni au trotting. Ainsi, il est moins tenté de filer au box en arrivant aux abords de l'écurie.

S'il rechigne un peu à conserver son impulsion, je lui demande plusieurs départs au trot dans une longueur, jusqu'à temps qu'il soit bien en avant à la moindre demande des jambes. Si le départ au trot est molasson, l'allure le sera aussi : inutile de s'escrimer à donner des jambes ensuite, il vaut mieux repasser au pas et redemander jusqu'à temps que le trot "gicle".

 Après quelques tours de prise de connaissance avec la carrière, aux trois allures, je peux commencer à lui demander un peu de pas compté. Pour celà, je tente de ralentir le cheval en me redressant, et en utilisant mes aides diagonales pour le canaliser (une seule rêne agissant à la fois, poids du corps du côté de la jambe qui canalise, l'autre rêne étant quasi floche). Le cheval apprend ainsi à rester tendu dans son pas compté, et on le conserve droit jusqu'à ce qu'il diagonalise très nettement ses foulées. Là, on sent comme un balancement latéral à chaque pas compté ... Le dos du cheval devient très nettement porteur et il faut veiller à ne pas lui demander de précipitation : le conserver dans son rythme et observer le bercement.

 Petit à petit, tenter d'augmenter l'oscillation du bercement jusqu'à ce que le cheval ait envie de se mettre dans un simili trot sur place : ce sont les prémices du piaffer. Les rênes sont très légères, et n'agissent que par petites touches pour maintenir le cheval droit lorsqu'il tente d'échapper d'un côté. Sortir de l'exercice en laissant l'impulsion s'évacuer devant en prenant un trot plus ou moins furieux selon l'envie du cheval (qui doit toujours conserver dans l'idée que la sortie de l'exercice, c'est par devant !!!).

Il ne faut surtout pas s'enterrer dans un mouvement rétrograde et le pousser énergiquement si besoin lorsqu'on sent que le cheval se retient trop.

 Encore une fois réalisés sur des rênes quasi "floches", ces instants sont magiques !!!

 Il ne faut pas trop abuser des demandes de piaffer : cet exercice est très physique pour les chevaux et demande la mise en place d'une musculature propre au rassembler poussé qu'il exige.

Comme toujours, "demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup" (Etienne BEUDANT).

lundi 2 juillet 2012

Contact fuyant sur la rêne droite et rectitude

Varennes a toujours eu un problème avec son côté droit : quand il était plus jeune, il avait souvent des frayeurs inexpliquées qui venaient de sa droite, était-ce dû à un petit accident qu'il avait eu étant poulain et qui lui a laissé une cicatrice sur la paupière droite ? Possible ... Quoi qu'il en soit, le côté droit lui pose toujours plus de problème : il s'incurve mal, s'étend mal, s'engage mal, a tendance à se raidir et à passer au dessus de la main lorsqu'on tourne à droite. De même, alors que le contact sur les rênes au monté, devrait être égal des deux côtés, le cheval (comme beaucoup de chevaux d'ailleurs) semble toujours "raccroché" à ma main gauche et fuyant la main droite. Evidemment, tout ceci ne fait que mettre en évidence le problème de fond auquel tout cavalier est confronté, et que représente l'inflexion naturelle du cheval.

Le but de ce billet n'est pas de recenser tous les symptômes de l'inflexion naturelle du cheval et d'énumérer leur résolution, mais plus simplement, de faire un petit retour sur expérience de quelques exercices que j'ai pu  mettre en place à mon humble niveau pour travailler le redressement du cheval.

Varennes, après un peu plus d'un an de collaboration, est maintenant rôdé aux exercices de 2 pistes en épaule en dedans, cession à la jambe, mais un peu moins aux travers et renvers, ces formes d'appuyer demandant plus d'effort au chevaux, on les abordes dans un second temps. Certes, je les demandais de temps en temps, mais sans vraiment en retirer de bénéfice, autre que le maigre intérêt de la satisfaction d'avoir pu les réaliser (mal sans doute) . Cette petite digression n'est pas si inutile, et on comprendra pourquoi dans ce qui suit je pense.

Ainsi, ce problème de refus de la rêne droite m'apparaissant comme un obstacle perpétuel à notre bonne progression (dans tous les sens du terme), je décidais récemment de tenter d'y remédier, un peu en tâtonnant j'avoue. Je commençais donc bêtement par lui imposer un contact plus franc sur la rêne droite, à main gauche, tout en lui laissant carte blanche de la main gauche, fort de l'expérience que j'avais déjà eu avec Gypsie à ce sujet (cf Cession de la mâchoire et géométrie). Aussitôt, le cheval s'en trouva gêné et, comme à son habitude, fuyant le contact, orienta sa nuque vers la droite et rejeta son poids sur l'épaule gauche. Evidemment, pour le garder sur la piste, j'appliquais ma jambe intérieure, et le mouvement se rapprochait alors du renvers (épaules légèrement à l'intérieur, pli à l'extérieur et hanches à la piste.

En procédant par petites touches de la main gauche (de petites vibrations) et tout en conservant un contact constant sur la rêne droite, je constatais petit à petit que le contact s'améliorait à droite, et allant même jusqu'à ce que le cheval se redresse, puis inverse même le pli de nuque vers l'intérieur. Je pouvais alors sentir le cheval s'en remettre plus franchement à ma main droite, tout en pouvant conserver une rectitude correcte. Comme par miracle, je trouvais également un meilleur engagement des postérieurs, une meilleure aisance dans le mouvement en avant, et une impulsion plus franche.

Les 2/3 sorties qui ont suivi cette séance furent des balades essentiellement au pas, mais où je m'attachais à obtenir le fameux contact constant sur les deux rênes en toutes circonstances, et en terrain varié. Là encore, j'étais surpris de la mobilité que développait le cheval, et du coeur qu'il mettait à l'ouvrage. Je mettais cela sur le compte de la meilleure rectitude qui engendrait un fonctionnement des plus harmonieux dans le dos et une poussée des postérieurs sans doute mieux répartie (j'ai toujours supposé que le cheval avait plus de difficulté à s'incurver à droite, et à se propulser du postérieur gauche).

Petit à petit, en surveillant ce fameux contact égal, j'ai trouvé que le cheval se musclait plus harmonieusement et que les différents problèmes évoqués à main droite se résorbaient.

Ce type de travail m'a rappelé les fameuses aides diagonales évoquées dans les bouquins du Marechal Lhotte, et je décidais de pousser un peu plus loin leur usage en mettant au point un exercice les mettant en oeuvre. Il s'agissait de demander au cheval d'amorcer un tournant sur des aides diagonales. Ainsi, pour tourner à gauche, j'avançais ma hanche gauche, appliquais ma jambe gauche légèrement en retrait de la sangle, puis déplaçais mon couloir de rênes vers la gauche en utilisant essentiellement la rêne droite en direction du postérieur gauche. Cette combinaison d'aides a tendance à altérer le mouvement en avant, mais aussitôt que le cheval amorçait son tournant, je revenais à une rêne d'ouverture gauche, et demandais plus d'activité en appliquant ma jambe droite légèrement en arrière de la sangle également. Cet exercice fût très bénéfique tant du point de vue du rassembler, que du développement des allures, et c'est pourquoi je décidais de l'inscrire à toutes mes séances de travail en carrière.

Aujourd'hui, Varennes est de plus en plus familier avec les aides diagonales et je peux de plus en plus facilement le diriger d'une seule main, en utilisant une sorte de rêne d'appui. En balade, je m'amuse à déplacer ses épaules pour le mener plus précisément sur une trajectoire donnée du chemin, et c'est très efficace.

Un nouveau code s'est mis en place et la décontraction dont il témoigne de plus en plus régulièrement me montre que nous sommes sur la bonne voie. J'utilise de moins en moins la rêne intérieure et de plus en plus les aides diagonales extérieures.

mercredi 18 avril 2012

Recette de bonbons pour chevaux maison

Ces derniers temps, en travaillant à pied, j'ai ressenti le besoin d'utiliser des friandises pour récompenser les bonnes réponses de Varennes. J'ai donc dans un premier temps acheté des friandises pour chevaux dans une chaîne de magasins de sport, et j'ai pu trouver 3 Kg de bonbons à la pomme pour 9,95€ .

Ca n'est pas horriblement cher, mais la taille de ces bonbons était bien trop important compte tenu de la fréquence de mes récompenses : je voyais fondre le sachet de 3kg à vue d'oeil.

Je me suis donc intéressé à la confection de quelques bonbons pour chevaux, auxquels je pourrais donner la forme souhaitée et à moindre coût. En parcourant le net, je suis tombé sur une recette très simple :


  • 200 G de farine de blé
  • 150 G de flocons d'avoine
  • 6 cuillerées à soupe de miel
  • 1 verre d'eau environ
On incorpore les ingrédients dans l'ordre cité, on malaxe la pâte afin de faire une boule de pâte qui se tienne, sans qu'elle soit trop humide non plus.

On peut alors préchauffer le four à 180° (thermostat 6), et commencer à rouler des petites billes de pâte qu'on jette sur du papier sulfurisé posé sur une plaque de four. On peut faire environ une centaine de billes d'un diamètre de 1 à 1,5cm.Pour aller plus vite, on peut également faire des boudins de 1,3cm de diamètre, puis les découper au couteau.

Une fois les billes façonnées, on enfourne pour 20 minutes.

Il faut compter ensuite 2-3 jours avant de pouvoir distribuer les bonbons afin de s'assurer qu'ils soient bien secs.

Voici le coût de la recette (hors électricité du four !!!) :
  • 1Kg farine : 0,52€
  • 2*500G de flocons d'avoine : 2 * 1,20 €
  • 1Kg de miel : 3,78€
Avec ces ingrédients, on peut faire 5 fournées et donc environ 500 bonbons pour un coût de 6,70€.
Sachant qu'il restera du miel pour encore 3 fournées, et des flocons d'avoine pour1 fournée, on peut estimer le prix moyen des 100 bonbons à environ 1€.

200 bonbons (2 fournées) pèsent 940g .

Ma variante : à la place du miel, on peut avantageusement préparer un jus de pomme caramélisé :

  • du sucre en poudre (0,92€ le Kg)
  • du jus de pomme (0,55€ le L)
On fait un caramel "à sec" (sans eau) car ainsi on en maîtrise mieux la cuisson.
Le jus de pomme sert à "décuire" le caramel et à faire un caramel liquide.

Attention : ne jamais intégrer un liquide froid dans du caramel, pour éviter les projections de caramel brûlant à cause du choc thermique (la température de cuisson du sucre est supérieure à celle d'ébullition de l'eau, donc le liquide bout quasi-instantanément au contact du caramel).

Les étapes clés :
- on place du sucre dans une casserole (saupoudrer le fond de la casserole )
- on le fait chauffer à feu moyen (8/12)
- attendre que ça commence à fondre avant d'ajouter du sucre : la quantité est variable selon l'aspect du caramel quand il fond. On peut en ajouter tant qu'on sent qu'on est à même d'obtenir un caramel fondu sans "croutes" cristallisées.
- en parallèle, on fait chauffer une partie du jus de pomme (1 ou 2 verres, selon l'aspect liquide qu'on souhaite donner au caramel)
- le sucre fond, puis se colore. Ne pas trop colorer le caramel (plus il est brun , plus il est amer)
- sortir du feu, puis ajouter du jus de pomme chaud en fouettant, petit à petit jusqu'à obtenir la consistance visqueuse souhaitée.
- lorsque le jus de pomme a été incorporé, fouetter en remettant à chauffer 1 minute
- laisser ensuite refroidir gentiment sans le transvaser : le choc thermique avec un récipient froid pourrait le faire cristalliser.
C'est prêt !

Ce caramel liquide remplace le miel dans la recette des bonbons, et l'eau est remplacée par du jus de pomme.

Astuce : s'il reste des cristaux de sucre caramélisés au fond de la casserole, mettre de l'eau chaude au fond d'un évier et y plonger la casserole au bain marie en ajoutant un peu du reste de jus de pomme chaud à l'intérieur (pas trop) : d'une part ça nettoiera la casserole, et on pourra obtenir un tout petit peu plus de jus de pomme caramélisé (sans doute un peu moins concentré que le premier, mais c'est pas mauvais) ...

vendredi 30 mars 2012

Longues rênes et extérieur

Suite aux nombreuses déconvenues que j'avais connu avec Varennes puis Garance en carrière, je n'avais jamais retenté le travail en carrière aux longues rênes. Cet hiver, avec le froid et le gel, l'étroitesse du tond de longe m'a très vite barbé et j'ai osé me lancer dans l'aventure aux longues rênes en extérieur. Je dis bien osé car ça n'est pas à la portée de tout le monde et même avec un cheval et un meneur rôdés, on peut toujours avoir de mauvaises surprises.

Pour limiter les risques, j'ai commencé par abandonner l'usage du surfaix. En effet, celui cî m'est apparu comme dangereux à de nombreux points de vue lorsque le cheval panique. En effet, quelque soit le montage des rênes utilisé, son usage présente des inconvénients :
  • montage en rênes partant de l'embouchure et passant dans le surfaix : l'effet direct des rênes "coinçant" le cheval qui panique augmente la frayeur du cheval et n'a aucun effet intéressant pour contrer la fuite. Bien souvent, le cheval commence par faire face à son dresseur en cas de problème. L'effet des rênes dans les passants est alors inopérant car la meilleur solution pour reprendre le contrôle du cheval serait de le ramener à nous pour pouvoir contrôler sa tête (rêne d'ouverture sur le cercle), hors, les rênes directes n'ont pas cet effet ... et si les problèmes persistent, il peut carrément se saucissonner dans les rênes.
  • montage en rêne intérieur partant du surfaix et coulissant dans l'embouchure : c'est bien pour incurver le cheval en cas de défense sur la rêne intérieur, mais que se passe-t-il si le cheval tourne de l'autre côté ??? De même, si le cheval se met face à nous et recule frénétiquement, nous n'avons plus aucun effet sur la tête et le cheval nous treuil très facilement grâce au surfaix.
  • montage avec 2 rênes partant du surfaix et coulissant dans l'embouchure : cet effet coulissant sur la rêne extérieure est des plus néfaste car il encapuchonne le cheval, ce qui va à l'encontre de son bon fonctionnement et de l'équilibre recherché.
Ainsi, j'en suis venu à la conclusion que la seule façon de pouvoir garantir un contrôle de la situation en cas de panique était d'utiliser les longues rênes librement, sans surfaix, uniquement tendues en ligne droite par le cheval en exercice et par l'ajustement permanent du meneur. Certes, ceci comporte d'autres risques, comme la prise de longe avec des rênes qui traîneraient au sol, ou le fait que le cheval marche sur l'une d'elle, s'infligeant ainsi un coup  par l'intermédiaire de l'embouchure.

Pour prévenir d'éventuels accoups par l'embouchure, je me limite dans l'utilisation des longues rênes avec pour seule embouchure le bitless de ma fabrication. Contre les prises de longe en revanche, je compte sur l'extrême vigilance du meneur pour les éviter, mais sur les 2 précédents mois, cela n'est arrivé que 2 fois, et à chaque fois, le cheval s'est arrêté gentiment sur mon ordre, attendant calmement que je lui prenne le pied.

Le gros avantage de cette technique est qu'il est toujours possible de gérer les débordements d'un cheval trop frais en le prenant systématiquement sur la rêne intérieure à son mouvement, tout en veillant à laisser filer abondamment la rêne extérieure en cas de défense. On se retrouve alors dans le cas de figure du cheval en longe, et il est généralement facile de l'amener à réduire sa vitesse en réduisant la taille du cercle, puis éventuellement en l'amenant dans le pare-botte, si ceci ne présente pas trop de danger (vitesse raisonnable du cheval et impossibilité de le sauter par exemple).

J'ajoute qu'il est possible de limiter les inconvénients du surfaix en utilisant plutôt le passage des longues rênes dans les étriers battants d'une selle, si l'on juge que le risque de prise de longe est trop grand. On bénéficierait alors tout de même d'un effet suffisant de rêne d'ouverture si le cheval venait à paniquer et à tirer.

Quoi qu'il en soit, avant de penser aux longues rênes en extérieur ou en carrière, il est primordial que le cheval ait appris à tourner en longe en carrière et ait acquis le conditionnement  nécessaire à la manipulation en longe. Le pire à craindre aux longues rênes étant le cheval qui fait volte face et change de main en vous regardant, car alors il se retrouverait saucissonné, et vous sans contrôle possible sur lui. C'est pourquoi il est bien évident que le placement du longeur est capital, il va sans dire que sa position doit toujours être située en retrait par rapport à la trajectoire du cheval, pour s'assurer de ne jamais lui barrer la route.

Débuts de diagonalisation aux longues rênes

En ce début d'année 2012, il a fait très froid. La carrière étant enneigée et impraticable (gelée), pendant plusieurs semaines, les chevaux ont été sortis dans le rond de longe couvert. Certes, l'étroitesse des lieux ne se prêtait pas à un travail monté, mais qu'à cela ne tienne, il était surtout question de dégourdir les jambes de nos chers compagnons. Varennes avait pris l'habitude de se défouler dans le rond de longe, puis de travailler en liberté, répondant parfaitement à mes ordres aux trois allures. Je décidais donc de faire contre mauvaise fortune bon coeur et de mettre à profit ce temps de relâche pour non pas travailler la condition physique du cheval, mais au moins entretenir ses connaissances en dressage. Je me tournais donc à nouveau vers les longues rênes.

Je dois également ajouter qui plus est, que le cheval avait la peau du garrot fragilisée, suite à une plaie qui s'était infectée, à cause du frottement de ma selle ... Le cheval étant tondu et par conséquent couvert par 2 épaisses couvertures, cela n'aidait pas vraiment à la cicatrisation et la plaie empêchait de toutes manières un quelconque travail monté.

J'ai donc entrepris de remettre Varennes aux longues rênes. Celui ci s'y était toujours bien accommodé dans le rond de longe, mais posait essentiellement problème au moment des changements de mains, lors-que je disparaissais derrière sa croupe et que le contact s'interrompait avec la rêne intérieure au profit de la demande de changement d'incurvation. Le cheval avait tendance à se précipiter en fuyant. J'ai pu venir à bout de ce problème en quelques séances au pas, en travaillant les 8 de chiffre le plus calmement du monde.

Le cheval se faisant de mieux en mieux au fait d'être commandé depuis l'arrière, j'ai pu commencer à pousser un peu plus le travail "rapproché" (toujours en me tenant à bonne distance d'un éventuel coup de pied, ce qui pouvait arriver lorsque je manquais de tact avec le stick pour lui demander plus d'impulsion). J'ai ainsi pu commencer à lui apprendre l'épaule en dedans, et très vite, je me suis aperçu du bien-fondé de cet exercice miracle ... Le cheval qui d'ordinaire se tenait toujours très sur les épaules, commençait à se relever d'avantage à chaque séance et tout en maintenant un bon pas, progressait vers plus de rassembler.

J'ai ensuite incorporé au travail des demandes de reculer que le cheval commence à bien connaître au monté, ce qui lui a permis de comprendre l'ordre très vite. Je prenais garde dans cet exercice que le cheval ne s'appuie pas constamment sur la main, et pour cela, mes demandes consistaient en plusieurs petites tractions molles et relâchées sèchement pour que le cheval se tienne dans son reculer. Grâce au reculer, j'ai obtenu plus de report de poids vers l'arrière et un remarquable abaissement des hanches. Je veillais en revanche à ce que le cheval reparte franchement au pas ou au trot après quelques pas de reculer.

L'étape suivante a été de commencer la diagonalisation. Pour cela, je mettais le cheval en légère épaule en avant, et tout en le ralentissant davantage jusqu'à ce que le poser de ses membres se fasse par diagonaux. Une fois cette attitude obtenue, je lui demandais un peu plus d'impulsion de la voix en mimant le bruit de baisers, puis en le pressant un peu du stick si besoin, jusqu'à ce qu'il se mette à sautiller un peu. Dès lors, j'interrompais ma demande et le félicitais chaleureusement, lui proposant même un peu de pain pour le marquer un peu plus. Lorsqu'il a eu bien compris ce nouvel ordre, je le félicitai dès lors qu'il avançait au trot sur indication de la main, juste après la diagonalisation. Au début, je me contentais qu'il se porte en avançant au trot rassemblé, puis à mesure des jours, je demandais toujours plus de rassemblé et des foulées de plus en plus raccourcies. Si le cheval repassait au pas sans mon indication, la badine le rappelait gentiment à l'ordre. il fallait faire très attention aux coups de pieds car il est arrivé plusieurs fois que les sabots me frôlent.

En ce qui concerne le toucher de la gaule, j'avais constaté qu'en le titillant juste en dessous des jarrets, le cheval engageait très fort ses postérieurs, ce qui évidemment améliorait son équilibre. En relisant un livre de Michel Henriquet sur le travail à pied, je notais également que le toucher devait avoir lieu juste avant le poser du membre.

Assez vite, le cheval se mis à vousser son dos puissamment dès qu'il entendait les bruits de baisers, et à diagonaliser. Il fallait évidemment toujours s'attacher à diminuer la longueur des foulées, pour rechercher une diagonalisation de plus en plus proche du piaffer.

Un des problèmes que j'ai très vite rencontré était que ses battues n'étaient pas régulières. J'entends par là que le rebond des deux diagonaux n'était pas aussi bon ... Le diagonal droit (postérieur gauche) semblait beaucoup plus faible, presque sans rebond certains jours. Pour autant, lorsque je faisais monter la pression, le cheval se comportait mieux. Je suppose que c'était dû au problème de latéralisation du cheval, il s'engage mieux à gauche mais pousse mieux de la droite. Pour remédier à cela, j'ai décidé d'utiliser un exercice de transitions piaffer - trot - piaffer - trot. Une fois que Varennes a eu bien compris ce que j'attendais, je me suis attaché à lui demander les transitions vers le trot de manière à ce qu'il se pousse sur le diagonal droit lors de la battue de départ du trot. Cet exercice a permis d'améliorer la poussée du diagonal droit et par conséquent son rebond dans le piaffer.

Il faut également préciser que toutes mes demandes de diagonalisation en place ont été effectué sur la piste, pour profiter de son rôle canalisateur. Au niveau de la main, afin d'éviter que le cheval ne s'appuie ou ne force la main lorsque je mettais du gaz, mes actions étaient simultanées à gauche et à droite, par petites tractions molles et relâchements très secs. En gros, j'ai établi sensiblement le même code que pour le reculer, mais avec plus de finesse. Assez vite, j'ai pu constater que mes demandes étaient tout aussi bien comprises lorsque je tenais les 2 rênes dans la même main. Ainsi, j'ai pu tenir les rênes et le flot dans la main externe et le fouet dans la main interne.

Pour donner un repère, ce travail a duré un peu moins de 2 mois, et à l'issue duquel, le piaffer commence à se dessiner à raison de 3 séances par semaine.