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vendredi 4 décembre 2009

Travail de deux pistes

Ce qui suit n'engage que moi, cela correspond à mes essais, basés sur ma compréhension des textes de Philippe Karl et l'expérience que j'ai pu en faire. N'ayant jamais rencontré ce Maître, je ne peux pas prétendre refléter sa pensée, et simplement je publie cet article à titre d'étude personnelle. Il sera amené à évoluer dans le temps sans doute, ou d'autres articles pourront le compléter voir le contredire, selon que l'expérience ou mes lectures me feront évoluer. 

On distingue 4 exercices principaux dans le travail de 2 pistes avec plus ou moins de variantes dans chacun.
2 exercices qui se pratiquent dans le pli inverse au mouvement :
  • L'épaule en dedans ("la première et la dernière des leçons à donner à un cheval" dixit La Guérinière). Le cheval pousse avec son postérieur extérieur (à la piste), charge son épaule extérieure et engage son postérieur intérieur sur une 2ème piste un peu plus à l'intérieur, et dessine avec son antérieur intérieur une 3ème piste encore plus à l'intérieur.
  • La contre épaule en dedans (qui à une main donnée de pratique à l'inverse de l'épaule en dedans). Le cheval pousse avec son postérieur intérieur (sur une 3ème piste en partant de la piste), charge son épaule intérieure et engage son postérieur extérieur sur une 2ème piste un peu plus à l'extérieur, et suis la piste avec son antérieur extérieur.
2 exercices qui se pratiquent dans le pli correspondant au mouvement (appuyers) :
  • Le travers (c'est la même attitude que la pirouette). Sur le cercle, celà correspond aux hanches en dedans, sur la piste, c'est la tête au mur. (A compléter)
  • Le renvers (c'est la même attitude que la pirouette inversée). Sur le cercle, celà correspond aux hanches en dehors, sur la piste, c'est la croupe au mur.(A compléter)
"L'appuyer est le placer du galop" - Steinbrecht
"L'appuyer favorise le galop comme le galop favorise l'appuyer" - Philippe KARL

Rôles de l'assiette
L'assiette peut être vue de 2 façons :
  • Elle peut avoir un rôle dynamisant en accompagnant le mouvement, ou au contraire un rôle de frein, en incitant à ralentir. 
  • Elle peut aider à faire fonctionner le cheval dans sa locomotion, en favorisant la mobilité par allègement des membres qui doivent avoir le plus d'amplitude dans un mouvement donné et en même temps pénalisant la mobilité des membres qui doivent avoir moins d'amplitude.
Ainsi, en ligne droite, le poids du cavalier doit être réparti également sur ses 2 fesses. En cercle, selon que l'on cherche à garder le cheval sur une épaule ou l'autre, on s'appuiera du côté souhaité. Cela permet ainsi de corriger la tendance du cheval à suivre son inflexion naturelle.

Dans le travail de 2 pistes, en ligne droite, l'assiette incitera le mouvement du côté où se dirige le cheval.
Dans le travail de 2 pistes, en cercle, en revanche, il s'opère une conversion de tout le corps du cheval autour du membre le plus à l'intérieur du cercle. L'assiette devra alors prendre appui sur ce membre pour alléger les 3 autres membres et faciliter leur mobilité.

A titre plus personnel :
Rôles des mains
Du point de vue du travail des mains et plus particulièrement de celui des doigts, j'ai remarqué que leur action était souvent mieux comprise par le cheval lorsqu' une seule des deux mains s'adressait à lui. Ainsi, lorsqu'une main demande de la légèreté d'un côté par le jeu des doigts, l'autre main assure une liaison fixe avec la bouche du cheval. La demande de main se faisant par le jeu des doigts, on pourrait rapprocher ce principe du fameux "mains sans jambes, jambes sans mains" de Baucher, dans le sens "main gauche sans main droite, main droite sans main gauche".
Dans le travail de 2 pistes, il ressort de cette observation qu'on peut limiter la mobilité de l'épaule d'un côté avec une main fixe et alléger l'autre épaule donc favoriser l'activité par le jeu des doigts. On peut ainsi jouer entre l'assiette, la jambe qui demande et le jeu des doigts pour obtenir un mouvement donné.

L'importance de l'action discontinue de la main est en particulier reconnaissable pour contrôler la direction du cheval dans le reculer. En effet, souvent les chevaux ont tendance à ne pas reculer droits. Concrètement, on observe que le cheval se met à charger une épaule et à raccourcir son côté opposé. Pour un reculer sur la piste à main droite, le cheval, attiré par la paroi au niveau des épaules et repoussé par la paroi au niveau des hanches, aura tendance à reculer vers la droite. Pour contrer cette tendance, il faudra donc ramener les épaules sur la piste et limiter l'écartement des hanches. Pour limiter l'écartement des hanches, il faudra soutenir celle ci avec une jambe bien descendue et reculée, et pour ramener du poids de l'épaule gauche vers la droite, amener le bout du nez légèrement vers la droite et fixer la main droite, puis demander par actions discontinue des doigts de la main gauche, l'allègement de l'épaule gauche .
Par ces mêmes principes, on pourra guider plus tard le cheval en cercle au reculer.

Lorsque le cheval a bien compris la rêne isolée et qu'il donne facilement la cession latérale de l'encolure, la flexion verticale de l'angle tête encolure, s'obtient très facilement, et peut même s'avérer trop prononcée (cheval encapuchonné). Pour éviter celà, il faut relever le cheval avec des demi-arrêts sur la rêne extérieure au pli de l'encolure. Le cheval comprend ainsi la rêne intérieure (par rapport au pli d'encolure) comme une incitation à l'abaissement de l'encolure, et la rêne extérieure comme une demande de relèvement.




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